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Actualités - CHRONOLOGIES

Coopération - Hariri s’est entretenu hier avec Chirac et Védrine - Relance du processus d’aide internationale au Liban

Le voyage du président Hariri aux USA, au Canada et en France aura finalement permis au chef du gouvernement de débloquer un processus d’aide économique au Liban qui semblait tourner en rond du fait des exigences des donateurs (instances financières internationales et pays amis) de voir l’armée libanaise déployée au Liban-Sud et les autorités de Beyrouth y maintenir le calme. Des sources diplomatiques parisiennes ayant suivi de près les entretiens de M. Hariri avec les responsables français hier à Paris (petit déjeuner avec M. Hubert Védrine au Quai d’Orsay et déjeuner avec le président Jacques Chirac à l’Élysée) ont laissé entendre que les arguments développés par le chef du gouvernement tant à Washington qu’à Paris ont visiblement convaincu puisqu’il a été décidé d’organiser «avant ou après les vacances d’été, à Paris ou ailleurs», a dit M. Hariri à sa sortie de l’Élysée, une deuxième réunion internationale pour aider le Liban à sortir de sa crise économico-financière. Il s’agirait en fait d’une réunion plus élargie que celle de février dernier puisqu’elle comprendrait, outre les hauts responsables des instances politiques françaises, internationales et des présidents des instances financières européennes et internationales, des ministres des Finances de «pays amis» parmi lesquels figureraient les USA et d’autres pays ayant manifesté le désir d’aider le Liban. Et si la date et le lieu de cette deuxième réunion n’ont pas été annoncés hier, ce serait justement en raison de la difficulté de trouver un lieu et une date tenant compte des disponibilités d’un si grand nombre de participants. Pour ce qui est de la journée parisienne du président Hariri, elle a commencé par un petit déjeuner avec le chef de la diplomatie française dans les salons du Quai d’Orsay, en présence de conseillers parmi lesquels on notait, du côté français, M. Yves Aubin de la Messuzière, et du côté libanais l’ambassadeur Élysé Alam et M. Basile Yared. L’entretien a porté sur des questions politiques et économiques bilatérales, sur la conjoncture régionale et sur le sommet de la francophonie d’octobre prochain à Beyrouth. Outre la déclaration de M. Védrine que l’on pourra lire par ailleurs, le Quai d’Orsay a indiqué, dans le cadre du point de presse quotidien de son porte-parole, que les pourparlers libano-français à caractère économique s’inscrivaient dans le contexte de la modernisation de l’économie libanaise, terme qui n’a pas manqué de retenir l’attention des observateurs, à savoir que la France pourrait inciter le Liban à mieux gérer son économie s’il voulait bénéficier d’un soutien international. Pour ce qui est du tête-à-tête Chirac-Hariri, au déjeuner de l’Élysée, il a porté aussi bien sur l’aide économique au Liban que sur la conjoncture régionale et le sommet de la francophonie. En quittant l’Élysée à 15 heures, le Premier ministre a déclaré que son interlocuteur lui avait fait part de la vive inquiétude de la France à l’égard de la situation en Cisjordanie et à Gaza ainsi que face à la situation de la région en général et notamment au Liban-Sud. «La position de la France est claire», a dit M. Hariri qui a expliqué que Paris voudrait voir toutes les parties s’armer de patience et faire preuve de retenue. En réponse à une question sur l’aspect économique de ses entretiens avec M. Chirac, le chef du gouvernement libanais a affirmé que cet aspect avait été longuement évoqué et qu’il a été question de tenir une deuxième réunion similaire à celle de Paris en février dernier pour étudier les moyens d’aider le Liban à sortir de sa crise économico-financière. Cette réunion, a ajouté M. Hariri, pourrait avoir lieu à Paris ou ailleurs, avant ou après les vacances d’été, le président Chirac étant chargé de fixer la date et le lieu de cette réunion avec les instances et les pays participants. En réponse à une question sur l’obstacle que représentait la situation au Liban-Sud pour l’obtention d’une aide au Liban, M. Hariri a indiqué qu’en fait «nous discutons avec les Français une question tout à fait différente de ce qui avait été discuté par le passé. Nous étudions actuellement la situation économique générale et la nécessité de trouver les moyens de soutenir cette situation dans le pays». À une autre question sur l’initiative égypto-jordanienne visant à mettre fin à la violence dans les territoires occupés et sur les réactions israéliennes à cette initiative, le président Hariri a estimé qu’à son avis, s’il n’y a pas une base politique à de telles initiatives les chances de succès restent faibles. Prié de commenter les résolutions des assises de Kornet Chehwane, le chef du gouvernement a indiqué que ce document porte non seulement sur le retrait syrien, mais aussi sur d’autres questions et qu’il comporte des points sur lesquels il y a un accord et d’autres, notamment sur la présence syrienne, sur lesquels il n’y a pas d’accord entre les Libanais. En tout état de cause, a-t-il ajouté, il n’y a pas de consensus sur ce document en tant que tel, mais un consensus sur certains points. Prié de dire si un progrès a été réalisé sur le plan de l’aide économique au Liban, M. Hariri a répondu : «Bien sûr, il y a un grand progrès et mon voyage aux États-Unis et au Canada a illustré ce progrès. Les contacts qu’entreprend le gouvernement français à cet égard confirment ce progrès. Aujourd’hui même, j’ai reçu le ministre français des Affaires étrangères et j’ai pris contact avec le Premier ministre français, M. Lionel Jospin, également à ce sujet. Il y a beaucoup de contacts sur ce thème et je peux dire que je suis satisfait des résultats apparus jusqu’ici. Ce que nous recherchons et ce que nous voulons faire n’est pas simple et nous ne parlons pas de cent ou de centaines de millions de dollars. Ou d’une simple aide à la réalisation de projets. Nous parlons d’une restructuration de notre situation économique et cela nécessite un grand soutien de la part des pays amis et des institutions économiques internationales». Au sujet des inquiétudes françaises sur la situation au Proche-Orient, M. Hariri a laissé entendre que cette préoccupation concernait surtout la conjoncture à Gaza et en Cisjordanie et beaucoup moins la situation au Liban-Sud. Il a conclu en estimant qu’à son avis il n’y aura pas une grande escalade au Liban-Sud, mais que l’on ne peut pas exclure des flambées limitées.
Le voyage du président Hariri aux USA, au Canada et en France aura finalement permis au chef du gouvernement de débloquer un processus d’aide économique au Liban qui semblait tourner en rond du fait des exigences des donateurs (instances financières internationales et pays amis) de voir l’armée libanaise déployée au Liban-Sud et les autorités de Beyrouth y maintenir le...