Pour l’Onu, l’important est le respect de la ligne bleue

C’est avec un retard de quelques jours que le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan remettra aux membres du Conseil de sécurité son rapport annuel sur la Finul, dont le mandat expire le 31 juillet. C’est donc demain mercredi ou même plus tard, compte tenu du congé du 1er mai, considéré comme sacré au Palais de Verre, que ce rapport sera remis. L’une des raisons en est la nécessité de recueillir l’avis des parties concernées sur ce rapport, et dans ce cas précis, de Shimon Peres, ministre israélien des AE. À quoi s’attendre après la prorogation du 31 juillet ? Selon un diplomate d’un pays d’Europe de l’Est, le nombre actuel de 4 500 membres de la Finul pourrait tomber, à l’automne à 3 800 éléments, après le retrait de 700 soldats du contingent irlandais fin octobre et une certaine réduction du contingent finlandais. Selon ce diplomate, cette réduction n’influera pas sur l’efficacité de la Finul, qu’une réorganisation judicieuse peut rendre encore plus souple, mais elle influera par contre, très certainement, sur son budget. Selon des informations parvenues à Beyrouth de source diplomatique, M. Annan insistera sur l’importance du respect de la ligne bleue, dont les violations par Israël et le Liban seront recensées. Au nombre de ces violations, le rapport mentionnera les 346 violations de l’espace aérien libanais par Israël, depuis la date de la dernière prorogation en date, ainsi que l’opération du 16 avril du Hezbollah, dans les fermes de Chebaa. Le rapport insistera sur le fait que la présence de la Finul est désormais moins importante que le respect par Israël et le Liban de la résolution 245 et de la ligne bleue dessinée par la force de paix, véritable garant d’un non-retour au cycle infernal de la violence. De source gouvernementale libanaise, on cherchera à maintenir en l’état la mission des Casques bleus, en attendant de voir l’orientation que prendra la politique étrangère de l’Administration Bush. Il est donc difficile de prévoir, dès à présent, ce que sera cette mission de la Finul en l’an 2002, le plus probable étant sa transformation en une force d’observation analogue à elle qui stationne dans le Golan. Mais en attendant, ajoute la source, et même pour qu’on y arrive, il faudrait persuader Ariel Sharon de riposter à d’éventuelles opérations de résistance par des actions mesurées, ce qui n’est pas du tout évident. Le Premier ministre israélien a d’ores et déjà donné une idée de la nature de sa prochaine réponse à des attaques en affirmant que Téhéran a installé au Liban une rampe de lancement de missiles sol-sol pouvant atteindre le cœur de son pays.