TOURISME - Une formule qui offre des avantages multiples - « Destination Liban » : l’hébergement pratique et pas cher

Créée il y a deux ans par un jeune Français, Lucien Pagnier, associé majoritaire, et cinq jeunes Libanais, Destination Liban avait pour objectif de départ de permettre un tourisme à bon marché au Liban en offrant plusieurs services : hébergement, déplacements, visite et découverte du pays. Deux ans plus tard, Destination Liban carbure toujours, notamment entre avril et septembre. Toutefois, l’équipe s’est réduite à trois personnes, Lucien Pagnier, Maya Mitri et Dory Hanna ; et l’association ne s’occupe plus que d’hébergement, essentiellement à Beyrouth, entre la rue Monot et la place Sassine, et un peu aussi à Jeitawi. Cela va de la formule un lit/une douche aux appartements plus luxueux, loués pour la semaine, pour 15 jours, pour un mois… «Les Libanais ont une manière particulière de voyager ; des exigences et des besoins qui diffèrent en général de ceux des étrangers qui viennent visiter le pays du cèdre», explique Lucien Pagnier, fondateur de Destination Liban. Il souligne qu’«il a fallu s’accrocher» parce que si, en gros, l’activité s’équilibre sur l’année, il y a des mois de saison morte où il est difficile de travailler et où il aurait été facile de baisser les bras, «d’autant plus que nous avons des coûts fixes». Après une période d’essai, l’équipe décide de laisser tomber tout ce qui n’est pas l’hébergement, «parce que nous n’avons pas un nombre de clients assez important pour que cela soit rentable ; ni un planning de réservations qui nous permette d’assurer ces services d’une façon positive». C’est le bouche à oreille qui attire la plupart des clients de Destination Liban. «Pour ma part, j’avais contacté et travaillé dès le départ avec les expatriés, les ambassades au Liban, les consulats et les services culturels», affirme Pagnier qui souligne que «notre association n’a pas de concurrence. Ni locale, ni étrangère». Depuis quelques mois, Destination Liban est inscrite dans l’édition 2000 du guide international Lonely Planet, paru en décembre dernier. «Nous avons donc maintenant une clientèle anglophone», poursuit Pagnier. Il y a aussi toute la diaspora libanaise qui est parfois étrangère dans ce pays ; des personnes qui ont quitté le Liban pendant la guerre et qui y reviennent, pour un temps, sans forcément avoir envie de loger dans leur famille. Côté étrangers, ce sont surtout des Français qui s’adressent à Destination Liban «puisque la campagne que nous avons lancée est passée à travers le réseau étudiant en France, ainsi que les universités, explique Lucien Pagnier. Mais il y a aussi des Européens et, depuis quelque temps, des Japonais». Mais qui sont ces clients ? Ce sont en général des gens qui ont un rapport avec le pays, soit par des Libanais de l’étranger, soit par des amis expatriés vivant ici. En gros, ce n’est pas un tourisme spontané, on ne vient pas au Liban par hasard. Il y a aussi les étudiants qui arrivent dans le cadre d’échanges universitaires ou culturels. Et, enfin, des curieux qui se sont adressés à l’Office du tourisme libanais à Paris, qui distribue notre brochure. Tourisme éclairé Selon Lucien Pagnier, qui en a vu défiler des visiteurs, le tourisme au Liban est un tourisme éclairé, intellectuel. Quatre-vingt-dix pour cent de la clientèle entrent en contact avec Destination Liban avant de débarquer à l’AIB. «On sait où on met les pieds en venant au Liban. Ce n’est pas une destination que l’on choisit sur catalogue, pour la mer et le soleil, dit-il. C’est pour cela qu’une petite structure comme la nôtre doit avoir beaucoup de courage et de volonté pour continuer». Au tout début, Destination Liban avait adopté le concept des appartements collectifs, inspiré des auberges de jeunesse en Europe : le client a la clé de l’appartement et celle de sa chambre ; les autres parties de la maison sont communes. Mais avec le temps, la formule a changé. «Nous avons encore quatre appartements qui fonctionnent ainsi. Pour le reste, nous avons reçu de nombreuses demandes pour un logement plus privatif. Des personnes qui ont un petit budget mais qui n’ont pas forcément envie de partager leur espace de vie. Nous travaillons donc actuellement avec une trentaine de propriétaires d’Achrafieh. Ils nous louent leurs appartements pour une période déterminée, ce qui est assez nouveau au Liban. Ici, on loue en général pour six mois ou un an, et on paye à l’avance. Mais avec la crise économique, les propriétaires s’aperçoivent que, finalement, cette formule est rentable». Les appartements sont de différents standings. Ils offrent, au minimum, un lit, une douche et une cuisine. Au maximum, tout le confort, avec chauffage d’hiver, climatisation, etc. Côté prix, cela va de 150 dollars américains la semaine (200 en haute saison) à 300 $ pour les grands appartements de trois chambres à coucher, quel que soit le nombre de personnes. Parfois même, le payement se fait par nuitée ; cela dépend de ce qui a été négocié. «C’est moins cher qu’un hôtel et, en plus, il y a des avantages : on est chez soi, on peut faire la cuisine et même souvent laver son linge», affirme Lucien Pagnier qui souligne que «la majorité de notre clientèle préfère rester autonome. Elle ne recherche pas les voyages clé en main avec prise en charge complète. Ce qui l’importe, c’est d’avoir un pied-à-terre. Pour le reste, elle se débrouille. C’est aussi ça les vacances». Il faut aussi dire que Destination Liban a une belle manière d’accueillir ses clients. À leur arrivée, Lucien Pagnier leur offre une heure de son temps pour les mettre au courant de certaines particularités, leur donner quelques conseils et bonnes adresses. «En un minimum de temps, j’essaye de leur donner un maximum d’informations concernant les transports, les mœurs, la monnaie locale, etc.». Un service précieux, aimable et gratuit. Témoignages Christian Coppo est à Beyrouth depuis quelques jours. Il vient d’Angers (France) en tourisme culturel professionnel. «Je travaille pour une association française qui organise pour l’instant des échanges internationaux avec l’Afrique de l’Ouest, mais qui cherche à s’ouvrir à tout le bassin méditerranéen, en commençant par le Liban. Je suis donc ici pour voir s’il est possible de monter des projets culturels internationaux avec le Liban, notamment avec Beyrouth et Tripoli ; mais aussi pour découvrir le pays et son histoire et visiter des sites archéologiques, car cela m’intéresse beaucoup», indique-t-il. C’est par des amis qu’il a entendu parler de Destination Liban, «une formule très pratique et vraiment économique, quand on voit les prix des chambres d’hôtel…». Il partage un appartement avec deux compatriotes, Lucie Plessis et Benoît Guilbeau, venus, de leur côté, de Perpignan. «C’est beaucoup plus familial, sympathique, chaleureux et intéressant, humainement. De plus, Lucien Pagnier est comme un ami, il nous donne des conseils, des pistes». Ses colocataires, qui travaillent dans le tourisme, sont tout aussi satisfaits de leur logement. «Nous avons l’habitude de voyager mais nous n’avons pas encore exploré ce continent, précise Lucie Plessis. Ce genre d’hébergement nous convient tout à fait parce que nous sommes antihôtels et antitourisme encadré. Nous avons besoin d’autonomie». «Lucien est un bon guide et cela est appréciable vu qu’il n’y a pas beaucoup de documents sur le Liban et que les informations ne sont pas centralisées», poursuit Benoît Guilbeau. «D’une part, il nous aide sur le terrain et, d’autre part, il connaît l’histoire du pays». Pour Benoît, la formule adoptée par Destination Liban est idéale. «L’appartement est central, nous pouvons faire la cuisine et nous sommes chez nous. Tout cela, à un prix très abordable. Pour le reste, nous ne rencontrons pas de problèmes, les gens sont très chaleureux et serviables». *Pour tout renseignement, écrire à lucien@intracom.net.lb