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Actualités - REPORTAGES

Histoire d’une rue pas comme les autres

Urbanisée au début du XXe siècle par le débordement du centre-ville, le quartier de la rue Monnot est alors essentiellement habité par une classe bourgeoise et moyenne, plutôt chrétienne. Les premiers immeubles apparaissent à partir des années 40 dans ce quartier résidentiel, qui bénéficie de sa proximité avec l’Université Saint-Joseph et la place des Martyrs pour connaître un certain dynamisme. En 1975, cette proximité tourne à la défaveur de la rue, qui devient une zone-tampon, sorte de «havre de paix» pour les réfugiés qui y ont élu domicile, après le départ des habitants originels du quartier. À partir de 1996, avec le Monkey Rose, Le Monot et le Mod Café, on assiste à un retournement de tendance, puisque c’est en grande partie grâce à son emplacement central au cœur de la ville que la rue Monnot attire les investisseurs éventuels. On rachète les rez-de-chaussée aux propriétaires, revenus sur place après le départ des squatters, on loue les étages à des expatriés de retour – quand on ne les transforme pas en foyers pour étudiants – et on repeint le tout en rose et jaune. L’ancienne ligne frontalière opère sa mutation et la réussit. Fin 2000, le long de quelque deux cents mètres, restaurants, boîtes de nuit et pubs fleurissent. La rue Monnot devient une attraction touristique, symbole d’un «savoir-vivre» retrouvé, nouvelle version. Pour l’instant, on ne dénombre pas moins de quinze restaurants et bistrots, cinq boîtes de nuit et dix pubs, accueillant chacun par nuit une moyenne de cent cinquante personnes. Mais certains craignent un «syndrome Ayia Nappa» ou une surpopulation massive de la rue Monnot qui lui ferait perdre tout attrait. D’autres parlent d’un cycle de vie des quartiers nocturnes, estimant que tout comme Broummana ou Kaslik, la rue Monnot finira par passer de mode. D’autant plus que la relève semble assurée par le centre-ville. Les quelques pubs et restaurants qui ont pu dépasser le phénomène de mode – ce sont souvent ceux qui ont su le devancer, voire le prédire – ne craignent pourtant pas une éventuelle concurrence du centre-ville. Et, pour l’instant, la rue Monnot est reine, incontestablement.
Urbanisée au début du XXe siècle par le débordement du centre-ville, le quartier de la rue Monnot est alors essentiellement habité par une classe bourgeoise et moyenne, plutôt chrétienne. Les premiers immeubles apparaissent à partir des années 40 dans ce quartier résidentiel, qui bénéficie de sa proximité avec l’Université Saint-Joseph et la place des Martyrs pour...