Fadlallah : Ne pas ouvrir la porte au confessionnalisme

Les chiites libanais ont commémoré hier la Achoura (le martyre de Hassan et de Hussein, les deux fils du gendre du Prophète, Ali ibn Abi Taleb, tués au combat contre les forces de Moawia à Karbala en Irak, haut lieu de pèlerinage du chiisme duodécimain). Dans les mosquées, les dignitaires religieux chiites se sont attachés à inviter les fidèles à s’inspirer de la vie et du martyre des deux petits-fils du Prophète. Dans une allocution prononcée à la husseinié de Haret Hreik devant laquelle s’étaient massés plusieurs milliers de fidèles, cheikh Mohammed Hussein Fadlallah a invité l’assistance à appuyer l’intifada palestinienne «loin de toute considération confessionnelle ou sectaire». Sur le plan libanais, il a appelé à refuser le déploiement de l’armée libanaise à la frontière avec Israël «non parce que nous refusons la présence de l’armée qui a aidé la Résistance à libérer le Liban-Sud, mais uniquement afin de ne pas servir les intérêts israéliens et américains dans la région». Tout en assurant qu’il n’y aura plus de guerre au Liban «car la guerre résulte d’une décision internationale et non locale», il a appelé les «responsables politiques et religieux» à «prendre ce pays en pitié». «Nous ne refusons à personne le droit de donner son opinion sur n’importe quel sujet, y compris la présence syrienne au Liban, à condition de choisir le moment adéquat. Nous devons également bien choisir nos mots afin de ne pas ouvrir la porte au confessionnalisme. S’il existe des divergences sur la présence syrienne, nous devons savoir comment rétablir le dialogue politique, loin de tout esprit confessionnel», a-t-il ajouté. Au Liban, a conclu cheikh Fadlallah, «il n’existe plus ni confession déshéritée ni confession privilégiée. Nous sommes tous devenus déshérités».