Palestiniens - Des milliers de réfugiés manifestent dans les camps du Liban - Une Journée de la terre sous le signe du rapprochement avec la Syrie

La Journée de la terrea été commémorée hier au Liban par des manifestations palestiniennes placées sous le signe du récent rapprochement syro-palestinien. Brandissant une photo du président syrien Bachar el-Assad, entourée de dizaines de portraits du président palestinien Yasser Arafat et de drapeaux des deux pays, plus de 6 000 personnes ont défilé dans les ruelles d’Aïn el-Héloué, le plus grand camp de réfugiés du Liban, près de Saïda. La marche était dirigée par les responsables de l’OLP dans le camp, notamment du Fateh de Yasser Arafat, et de partis libanais, dont le vice-président de l’Organisation populaire nassérienne, Oussama Saad. Haytham Barhouche, 25 ans, combattant du Fateh, se déclare heureux du rapprochement syro-palestinien conclu mardi lors du sommet arabe d’Amman. Selon lui, la rencontre des présidents syrien et palestinien «renforce notre détermination à poursuivre la lutte jusqu’à notre retour en Palestine». «J’ai ressenti une grande joie car ce rapprochement unifie les rangs arabes et renforce l’intifada», renchérit Mohammad Cherara, lui aussi membre du Fatah. «Allez Bachar, allume le feu!», scandaient près d’eux les manifestants en exhortant Yasser Arafat à obtenir du président Émile Lahoud l’ouverture des frontières du Liban aux Palestiniens désireux de mener des attaques contre Israël. «Nous mourrons pour que vive la Palestine», criaient plus loin des dizaines de jeunes femmes en treillis qui piétinaient des drapeaux israéliens et américains et scandaient des slogans en hommage à la Force 17, la garde présidentielle palestinienne, cible mercredi de raids israéliens. Oussama Saad a dénoncé dans un discours la partialité de Washington en faveur d’Israël et averti que les peuples arabes, contrairement à leurs «lâches» régimes, allaient «décider de frapper les intérêts américains». «L’Amérique et le sionisme vont bientôt toucher du doigt la détermination de notre peuple à recouvrer ses droits et sa liberté», a-t-il dit en exhortant les Palestiniens à «reprendre de force ce qui leur a été arraché par la force», sous les cris de la foule qui scandait: «Allah Akbar (Dieu est le plus grand), l’Amérique est le plus grand Satan». Des manifestations similaires, mais de moindre envergure, se sont déroulées dans plusieurs autres camps palestiniens du Liban ainsi qu’à Beyrouth, alors qu’à Beyrouth, un sit-in était organisé par le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP de Nayef Hawatmeh) devant la Maison de l’Onu, dans le centre-ville.