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Actualités - CHRONOLOGIES

Mesures drastiques et arrestations d’étudiants à la NDU

Jounieh a eu sa part, hier, des embouteillages causés par les barrages de l’armée. La sortie de Jounieh vers Beyrouth était quasiment bloquée, et les automobilistes ont connu l’enfer de l’attente durant des heures. Dans tout le Kesrouan, particulièrement sur les routes menant aux universités, la présence armée était massive et quasiment tous les véhicules étaient inspectés. Le sit-in le plus important a eu lieu à l’Université de Notre-Dame (NDU) à Jeita, où des centaines de jeunes, appartenant pour la plupart au Courant patriotique libre (CPL), de mouvance aouniste, mais aussi à d’autres partis comme le Parti national libéral (PNL) et des indépendants, se sont massés à l’entrée principale de l’institution. Les étudiants scandaient des slogans appelant au retrait de l’armée syrienne du Liban et à l’application de la résolution 520 des Nations unies (qui invite «toutes les armées étrangères à évacuer leurs troupes du Liban»). Quant au campus, il avait perdu son aspect universitaire pour revêtir celui d’une caserne, l’armée y était omniprésente avec un important dispositif. Des barrages ont été dressés sur toutes les routes menant à la NDU dans l’objectif évident d’interdire au plus grand nombre de manifestants d’arriver sur les lieux. Des photographes de presse qui couvraient l’événement ont été empêchés par l’armée de poursuivre leur tâche et éloignés durant quelque moment de la scène des événements. Plusieurs étudiants portaient des autocollants sur lesquels était inscrite la phrase suivante : «Un peuple qui défie l’injustice se révolte...». C’est en raison du port de cet autocollant que des jeunes ont été arrêtés par l’armée et placés dans les camions. Mais la plupart d’entre eux ont été relâchés presque instantanément, à l’exception de deux, Élie Droubé et Fadi Hanna, qui ont été emmenés malgré les tractations engagées avec l’officier en charge par certains responsables estudiantins et aounistes. Celui-ci a considéré ces autocollants comme des «tracts» ; or, comme il l’a dit, «la distribution de tracts est interdite par la loi». Deux autres manifestants ont ultérieurement été arrêtés, mais les quatre jeunes gens ont été reâchés vers 17 heures. «L’arrestation de ces jeunes n’est pas conforme à la loi», a considéré Élie Hanna, responsable estudiantin au sein du CPL, présent sur les lieux. «En quoi le port d’un autocollant peut-il constituer une entrave à la loi ?». Il nous a raconté également que «trois jeunes, venant du Liban-Nord par solidarité avec leurs compagnons, ont été interceptés et renvoyés chez eux». Selon lui, «les membres de l’armée et des Forces de sécurité intérieure sont intervenus dans plusieurs campus, mais nous avons réussi à faire passer notre message à l’État, tout en insistant sur le fait que notre but n’est pas de nous dresser contre l’armée». En début d’après-midi, la plupart des participants au sit-in ont pris la route de Fanar (Metn), où ils devaient rejoindre leurs camarades de la faculté des sciences de l’Université libanaise (UL). Il faut préciser que les cours étaient interrompus dans la plupart des facultés hier, notamment en raison de l’absence des étudiants. À l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek), un sit-in avait également eu lieu hier matin mais s’est dispersé dans l’après-midi. Un soldat de l’armée était positionné à l’entrée du campus et les gardiens exigeaient la carte d’étudiant de tous les nouveaux venus. Des tracts avaient été distribués dans tous les campus par les étudiants rattachés au CPL, mais aussi au PNL et aux Forces libanaises. Ces derniers, ainsi que les phalangistes (parti Kataëb), ont cependant pris une position distincte des autres mouvements politiques. Tout en se déclarant solidaires de ce mouvement qui répond à leurs aspirations et bien qu’ayant boycotté les cours durant toute la journée, ils ont refusé de participer aux sit-in et aux éventuelles manifestations parce qu’ils contestent le timing de ce mouvement. Ils ont déclaré préférer attendre la fin de la tournée du patriarche maronite Nasrallah Sfeir «pour ne pas risquer de causer du tort à sa mission». Ils ont précisé également qu’ils désiraient respecter la volonté du prélat : celui-ci a demandé aux jeunes de ne pas descendre dans la rue en cette période suffisamment trouble.
Jounieh a eu sa part, hier, des embouteillages causés par les barrages de l’armée. La sortie de Jounieh vers Beyrouth était quasiment bloquée, et les automobilistes ont connu l’enfer de l’attente durant des heures. Dans tout le Kesrouan, particulièrement sur les routes menant aux universités, la présence armée était massive et quasiment tous les véhicules étaient...