Diplomatie - Boutros Ghali propose sa médiation dans l’affaire des Libanais de Kinshasa

Le président Émile Lahoud a reçu hier un appel téléphonique du secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, M. Boutros Boutros Ghali, qui l’a informé de sa volonté d’entreprendre une médiation dans l’affaire des onze Libanais liquidés au Congo. M. Boutros Ghali a indiqué au chef de l’État qu’il comptait demander au secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine de dépêcher un émissaire spécial à Kinshasa pour demander au président congolais Joseph Kabila de livrer les corps des onze Libanais. Signalons sur ce plan que le président Kabila a promis son aide pour retrouver les corps des Libanais assassinés à Kinshasa et de les remettre aux autorités de leur pays. Cette promesse a été faite lundi au directeur général de la section des Émigrés, Haytham Joumaa, que Beyrouth avait dépêché à Kinshasa le 7 mars, a déclaré à l’AFP un haut fonctionnaire, sous couvert d’anonymat. Selon l’Alliance libanaise en RDC, association regroupant la diaspora libanaise de l’ex-Zaïre, onze Libanais avaient été enlevés à leur domicile à Kinshasa par des soldats congolais, puis probablement assassinés, quelques heures après l’attentat qui a coûté la vie au président Laurent-Désiré Kabila, le 16 janvier. Le 7 mars, le ministre de la Justice de RDC, Mwenze Kongolo, avait annoncé que «quelques citoyens libanais» établis à Kinshasa avaient été tués dans les «réactions de violence» ayant suivi l’assassinat du président Kabila, victime d’un attentat au palais présidentiel à Kinshasa. M. Kongolo n’avait pas précisé le nombre de victimes. M. Joumaa a informé le ministère libanais des Affaires étrangères que M. «Kabila a promis de faire l’impossible pour retrouver les corps des victimes et les remettre aux autorités libanaises», précisant que le président Kabila avait présenté ses condoléances au gouvernement libanais «pour le meurtre de ressortissants libanais sur le sol congolais». «M. Kabila s’est par ailleurs étonné des accusations portées contre les autorités congolaises, alors que tout le monde sait quelle était la situation à Kinshasa au moment des faits», a-t-il poursuivi. Dimanche, le rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’homme Roberto Garreton est arrivé à Kinshasa pour une visite de dix jours consacrée à enquêter sur divers massacres perpétrés en République démocratique du Congo. Le gouvernement libanais a demandé à M. Garreton d’enquêter également sur le sort des Libanais disparus.