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Actualités - CHRONOLOGIES

THÉATRE - Première performance du « Drama Society » de la NDU - Un bel hommage à Anton Tchekhov

L’Université Notre-Dame, Louaizé (NDU), a désormais sa troupe de théâtre baptisée «Drama Society». Créée à l’initiative de deux étudiants, Jean-Paul Hage et Lucien Bourjeily, cette formation réunit un groupe de jeunes, pleins de talent et de bonne volonté, amoureux de théâtre. L’aventure, commencée il y a un an, a déjà porté ses fruits : il y a quelques jours, à l’université même et devant un parterre d’étudiants et de parents, quatre acteurs – secondés par une équipe technique – ont rendu un bel hommage à Anton Tchekhov en interprétant deux de ses pièces, en arabe dialectal : Une tragédie naturelle et L’ours. Deux représentations supplémentaires sont prévues pour demain vendredi 9 et dimanche 11 mars, 20h (ancien campus). L’objectif principal du «Drama Society» est de permettre aux étudiants de s’épanouir à travers la création artistique. De se rencontrer et de s’unir pour mener à bien une performance culturelle. Une tragédie naturelle (17 minutes) et L’ours (31 minutes) d’Anton Tchekhov ont été mis en scène par Jean-Paul Hage et Lucien Bourjeily. Dans Une tragédie naturelle, Ivan (Jean-Paul Hage), employé modeste, père de famille, est déterminé à mettre fin à ses jours car sa vie n’est que tourments : son épouse, ses enfants, ses voisins ne lui laissent aucun moment de repos ni de répit. Ce ne sont qu’incessantes demandes et sollicitations. Ivan se rend chez son ami Alexei (Lucien Bourjeily) et le supplie de lui prêter son arme. Il lui raconte sa vie de torture quotidienne. C’est avec beaucoup de justesse que Jean-Paul Hage interprète ce quasi-monologue. Le ton désespéré, la parole précipitée, l’état fébrile, l’attitude tourmentée d’un être au bout du rouleau… Alexei est agaçant de froideur et de flegme, faux ami, sans cœur qui plus est. On redécouvre toute la causticité du texte de Tchekhov – traduit et adapté par Lucien Bourjeily – son analyse réaliste de l’homme et de la société, son excellente description de la souffrance humaine, de la solitude. Les décors (signés Renata Haïdar) sont sobres. Juste l’indispensable, rien qui puisse détourner l’attention du public du personnage d’Ivan ou de l’action de L’Ours. Même discrétion et efficacité pour les costumes (de Sarah Ghanimé) et l’éclairage (de Ralph Rizk). L’ours, pièce écrite en 1888, est ironique à souhait. Sept mois après le décès de son mari, Mme Yasmina (Margaret Labban) est toujours aussi triste. Isolée du monde, elle vit enfermée entre les quatre murs de sa maison. À son valet Chucri (Tarek Kanich) qui la supplie de sortir, elle rappelle qu’elle refuse toute visite et qu’elle ne désire rien d’autre que de s’enterrer vivante dans la maison conjugale. Mais c’est sans compter avec Youssef Élias Elzzanar (Lucien Bourjeily), un homme rustre et sans manières qui «viole» la retraite de la jeune veuve et réclame haut et fort les 1 200 livres libanaises qu’il avait prêtées à feu Mikhaël. «Les créanciers sont après moi, et je ne peux attendre», réplique-t-il à Mme Yasmina qui lui affirme qu’elle n’a pas d’argent mais qu’elle remboursera toute la somme dans quelques jours. Les choses s’enveniment, le ton monte, l’homme écume de rage. Puis tombe amoureux de la belle… Il n’y a qu’un pas entre la haine et l’amour, et Tchekhov le montre bien dans cette pièce pleine d’humour. La frivolité de la femme ; le machisme de l’homme qui fond comme glace au soleil ; le caractère éphémère des sentiments… Les acteurs sont bons, parfaitement à l’aise dans leurs rôles. Tarek Kanich est drôle avec son attitude rigide, ses yeux toujours écarquillés ; Margaret Labban est très féminine et dans son malheur, sa fierté, sa pudeur, son hésitation ; Lucien Bourjeily est convaincant dans sa colère et ses contradictions. Une tragédie naturelle et L’Ours, une performance fraîche qui fera par la suite la tournée des universités du pays. *Pour les réservations, appeler le 03/512636.
L’Université Notre-Dame, Louaizé (NDU), a désormais sa troupe de théâtre baptisée «Drama Society». Créée à l’initiative de deux étudiants, Jean-Paul Hage et Lucien Bourjeily, cette formation réunit un groupe de jeunes, pleins de talent et de bonne volonté, amoureux de théâtre. L’aventure, commencée il y a un an, a déjà porté ses fruits : il y a quelques jours,...