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Actualités - OPINIONS

Opinion - Télé-Liban, victime d’État

En novembre 1996, deux mois après ma nomination à la tête de Télé-Liban, j’avais rencontré le président Hariri, en compagnie de mes collègues du conseil d’administration. J’avais en deux mois fait le tour des problèmes et la solution était on ne peut plus évidente. Utilisant, en arabe mon amour du calembour, je dis au président Hariri : «Dawlet el-Raïs, el-Hal bel Hal». Autrement dit : «La solution est dans la dissolution». «Cela va me coûter cher», répondit-il. «Ça vous coûtera 10 aujourd’hui, 20 demain et 40 après-demain, car les dépenses sont exponentielles». Rien n’a été fait. Il y a deux ans, jour pour jour, le 24 février 1999, le Conseil des ministres présidé par le Dr Sélim Hoss m’invite à exposer le problème de Télé-Liban et les solutions à proposer. En présence du président Émile Lahoud, je suis resté 80 minutes à faire mon exposé sur Power Point (une nouveauté pour un Conseil des ministres). Ma solution préférée était de renvoyer tous les employés, d’en réengager le minimum nécessaire pour la continuité, d’engager de nouveaux éléments jeunes et compétents, de réunir les deux télés sous un même toit. Le tout était accompagné d’un plan de refinancement où l’on récupérait les 36 millions de dollars d’indemnités en six ans grâce à une économie de 6 millions sur les salaires. Price Waterhouse Cooper devait aboutir à la même solution. Rien n’avait été fait. Entre-temps, les pertes se sont accumulées. Elles sont de 18 millions par an. En cinq ans (96-2001), elles auront été de 90 millions. Quel gâchis ! On aurait pu les économiser si le conseil des administrateurs de 1996 avait été écouté. Aujourd’hui, on ferme Télé-Liban. Pour trois mois (?) De Profundis. Moi, qui avec une poignée de téméraires (Wissam Ezzedine, Nicolas Loutfi, Fouad Haddad, Alain Coat, Jean Khoury, Mohammed Karimé...) avions osé en 1959 démarrer les émissions de la Compagnie libanaise de télévision (la première du Moyen-Orient), j’ai les larmes aux yeux. Télé-Liban est tout simplement une victime d’État. Parmi des tas de victimes.
En novembre 1996, deux mois après ma nomination à la tête de Télé-Liban, j’avais rencontré le président Hariri, en compagnie de mes collègues du conseil d’administration. J’avais en deux mois fait le tour des problèmes et la solution était on ne peut plus évidente. Utilisant, en arabe mon amour du calembour, je dis au président Hariri : «Dawlet el-Raïs, el-Hal bel...