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Actualités - CHRONOLOGIES

NMD - L’Otan salue le contre-projet de Moscou

Le secrétaire général de l’Otan George Robertson s’est félicité hier du contre-projet russe au système américain de défense antimissile NMD, y voyant un assouplissement de la position russe, bien que Moscou ait clairement réaffirmé son opposition au projet américain. Au cours de sa visite de deux jours à Moscou, M. Robertson a reçu des dirigeants russes des contre-propositions au projet américain de NMD. La Russie est fermement opposée à ce système, estimant qu’il relancerait la course aux armements en violant le traité bilatéral ABM de 1972. Ces propositions «constituent pour de nombreuses raisons un changement de position de la Russie car elles suggèrent que des menaces existent en matière de prolifération de missiles balistiques en provenance de zones proches de l’Europe et de la Russie», a estimé M. Robertson mercredi lors d’un discours à l’Université des relations internationales de Moscou (MGIMO). Le secrétaire général de l’Alliance atlantique s’est également dit satisfait d’avoir reçu «une proposition russe de solution militaire pour faire face à ces menaces et les neutraliser», sans commenter le contenu des propositions. Depuis que le président Vladimir Poutine avait évoqué pour la première fois et de façon assez vague une contre-proposition russe au NMD, en juin 2000 à Rome, Européens et Américains attendaient des détails concrets. Ceux-ci ont été remis et brièvement expliqués mardi à M. Robertson par le ministre de la Défense Igor Sergueïev qui a indiqué à la presse que le projet russe était un système mobile de défense antimissile non stratégique utilisant par exemple les missiles russes C-300. «La Russie dispose des polygones de tir et des bases pour procéder à des essais» nécessaires à la mise en place du système proposé, a souligné le maréchal Sergueïev, laissant entendre que le système pourrait être déployé en Russie. «Si nous nous regroupons avec nos partenaires européens, je pense que nous réussirons à réaliser tout ce que nous avons proposé et prévu», a-t-il ajouté. Le maréchal Sergueïev a cependant réaffirmé que la position de Moscou vis-à-vis du projet américain demeurait «similaire» à celle de la Chine qui est, avec la Russie, le plus fervent opposant au NMD. De son côté, le chef de la diplomatie russe Igor Ivanov a souligné que le plan russe prouvait qu’il était «possible de trouver une solution qui réponde aux menaces mais qui ne viole pas le traité ABM de 1972», que Moscou considère comme le garant de l’équilibre stratégique mondial. Les États-Unis, qui veulent déployer leur propre système de défense antimissile pour répondre aux menaces venant de Corée du Nord, d’Iran ou d’Irak, restent circonspects face aux propositions russes qui «ne concernent pas», selon eux, le territoire américain. «Mais s’il étend une défense antimissile à l’Europe et que c’est un bon plan, alors étudions-le», a cependant affirmé mardi un porte-parole du Pentagone, Craig Quigley. C’est justement pour que le système protège tout le monde, y compris les États-Unis, que «nous voulons examiner tous ensemble les menaces pour tenter d’y répondre tous ensemble», a expliqué M. Ivanov. À Moscou, M. Robertson a rouvert le bureau d’information de l’Otan, fermé depuis les frappes de l’Alliance contre la Yougoslavie en mars 1999. L’établissement de bonnes relations entre la Russie et l’Otan est «un effort stratégique qui demande une patience stratégique», a affirmé M. Robertson qui a tenté d’estomper les craintes russes face à l’élargissement de l’Alliance.
Le secrétaire général de l’Otan George Robertson s’est félicité hier du contre-projet russe au système américain de défense antimissile NMD, y voyant un assouplissement de la position russe, bien que Moscou ait clairement réaffirmé son opposition au projet américain. Au cours de sa visite de deux jours à Moscou, M. Robertson a reçu des dirigeants russes des contre-propositions au...