Le bilan de la visite de Hariri, selon le Quai d’Orsay - Pour la France, le Liban est « un partenaire majeur au P-O »

Le Liban reste pour la France «un partenaire majeur au Proche-Orient». Le bilan que le Quai d’Orsay dresse de la visite de M. Hariri à Paris est donc globalement positif. On en déduit surtout que la France est disposée à appuyer le Liban sur le double plan politique et économique. Voici le texte intégral du communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères : «Le président du Conseil des ministres de la République du Liban, M. Rafic Hariri, a achevé ce matin (hier) la visite officielle de deux jours qu’il effectuait en France, à l’invitation du Premier ministre, M. Lionel Jospin. Le bilan de cette visite, la première d’un Premier ministre libanais depuis 1997, est positif à tous points de vue. Les entretiens de M. Hariri avec le président de la République et le Premier ministre, ainsi que ceux des ministres libanais avec leurs homologues, se sont déroulés dans une atmosphère très cordiale et chaleureuse. Substantiels et denses, ils ont permis d’évoquer tous les sujets d’intérêt commun. Cette visite a d’abord revêtu une forte dimension politique. Elle témoigne des liens d’amitié noués de longue date entre la France et le Liban, ainsi que de la confiance que les autorités françaises n’ont jamais cessé de placer dans ce pays qui est pour nous un partenaire majeur au Proche-Orient. Les discussions sur la situation régionale ont reflété des positions très proches entre la France et le Liban. Ainsi les deux parties, tout en souhaitant juger le futur gouvernement israélien sur ses actes, considèrent que la poursuite des négociations de paix constitue une priorité et qu’elle conditionne la sécurité et la stabilité régionales. S’agissant du Liban-Sud, nous avons de nouveau réaffirmé la nécessité de prévenir toute escalade des tensions dans la région et d’empêcher toute provocation. Nous avons relevé avec intérêt la ferme volonté de M. Hariri de préserver la stabilité au sud du pays. À cet égard, nous lui avons rappelé le souhait de la communauté internationale de voir l’État libanais exercer toute son autorité sur l’ensemble de la zone anciennement occupée. Le Premier ministre libanais a longuement détaillé la situation économique difficile dans laquelle se trouve son pays. Il a présenté les mesures qu’il avait engagées et les réformes qu’il envisageait de mener pour relancer la croissance et réduire les déficits publics. Les autorités françaises se sont déclarées disposées à accompagner, avec l’ensemble des bailleurs de fonds, ces réformes importantes et attendues. Elles ont également rappelé la nécessité pour le Liban de se conformer aux exigences internationales en matière de transparence financière et ont pris note avec intérêt des efforts du gouvernement libanais en ce sens. Le président de la République et le Premier ministre ont réitéré le soutien des autorités françaises à la perspective de conclusion prochaine d’un accord d’association entre l’Union européenne et le Liban. Un tel accord ne pourra qu’être bénéfique pour les deux parties et contribuer au développement économique du Liban, dans le cadre euro-méditerranéen. Sur le plan des relations bilatérales, les entretiens ont permis de procéder à un vaste tour d’horizon de notre coopération, riche et diversifiée, et de tracer des perspectives d’avenir. Les secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’audiovisuel, ainsi que la coopération linguistique et culturelle, ont été plus particulièrement évoqués. Enfin, nous avons confirmé auprès du Premier ministre libanais notre engagement dans la préparation du 9e sommet de la francophonie qui se tiendra à Beyrouth en octobre prochain, dont nous souhaitons le plein succès».