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Actualités - CHRONOLOGIES

Médias officiels : le projet de réforme Aridi paraît sérieusement compromis

Un brusque coup d’arrêt semble avoir été donné, tout récemment, au projet de réforme élaboré par le ministre de l’Information, M. Ghazi Aridi, pour les médias officiels (Télé-Liban, Radio-Liban et l’Agence nationale d’information). Comme on sait, le ministre voulait fusionner ces organismes en un office autonome. Après avoir largué le trop-plein d’employés parasitaires et jeté aux orties des conventions collectives jugées abusives. Mais quelle est donc la partie qui a fait capoter le projet ? À une telle question, les loyalistes ne répondent que par des explications pour le moins embrouillées. Selon l’une de leurs sempiternelles «sources informées», le ministre concerné «se résigne à renoncer à la fusion. Il va donc se contenter d’ activer les médias officiels, autant que faire se peut, en leur gardant les mêmes statuts. Car il lui est apparu que des instances politiques déterminées sont justement déterminées à lui mettre des bâtons dans les roues». Ces mêmes sources, sans craindre de paraître se contredire ou manquer de cohérence, soutiennent ensuite qu’en réalité, «M. Aridi n’a jamais demandé au Conseil des ministres d’adopter ou de soutenir ses propositions de réforme. Il n’en a jamais sollicité un quelconque mandat particulier à cette fin. Ce qui s’est passé, racontent ces personnalités, c’est qu’après avoir entendu un exposé de la situation des médias officiels par le ministre, qui a souligné les pertes subies par le Trésor sans contrepartie, le Conseil a lui-même décidé de mettre un terme à cette dilapidation. En chargeant le ministre d’opérer la fusion et en l’assurant de son plein appui. Mais aussitôt le projet divulgué, le personnel visé a poussé les hauts cris. Et ses protecteurs politiques lui ont emboîté le pas, en se déclarant visés, au niveau de prétendus droits acquis comme de l’influence, par le plan de réforme. Ces politiciens ont abondamment critiqué le programme de dégraissage. Affirmant que l’organigramme de l’éventuel nouvel organisme unifié devait obligatoirement intégrer la totalité des employés ou des fonctionnaires qui émargent à la télé, à la radio ou à l’agence publiques. Or, si l’État ne se débarrasse pas de l’excédent pondéral trop important qu’accusent ces boîtes, le projet de réforme n’a plus de sens». Et de préciser que le ministre «a pris soin de conférer avec le président Nabih Berry. Le président de la Chambre a pour sa part admis ses arguments. Mais les politiciens proches de M. Berry n’ont pas suivi le mouvement. Non contents de critiquer M. Hariri, certains d’entre eux se sont ingéniés à brouiller ses rapports avec plus d’un pôle influent». Ces sources révèlent que lors du dernier Conseil des ministres, comme le problème de la MEA, autre nid glorieux à parasites, venait sur le tapis, «le ministre amaliste de l’Énergie, M. Mohammed Abdel Hamid Beydoun a habilement objecté qu’avant de traiter de cette question, il fallait être fixé sur le projet de fusion des médias officiels, qui devait servir de modèle pour les autres services publics. M. Aridi a protesté, en rappelant que le Conseil des ministres avait déjà pris une décision, et en ajoutant que certains se livrent à des surenchères démagogiques, pour exploiter politiquement le dossier. M. Aridi a affirmé que pour sa part, il ne recherche aucun avantage de cette sorte, aucun appui populaire ou le soutien de telle ou telle région». «Je demande ici à savoir, a-t-il martelé, de combien de correspondants un ministre a-t-il besoin pour couvrir ses activités au niveau de l’information officielle. Dans certaines régions, il s’en trouve plus de 80 pour un seul ministre, alors que bien évidemment un seul élément suffirait amplement». Il a encore répété que son seul souci est de fermer le robinet et d’arranger les choses dans l’intérêt de l’État comme du pays. Pour conclure en demandant au Conseil de prendre une décision claire et définitive, sans plus de tergiversations, sans surenchères et sans inutiles tiraillements. À quoi le président de la République a répondu en confirmant que le Conseil s’était déjà prononcé sans ambiguïté en chargeant le ministre de l’Information d’opérer dans les meilleurs délais, la réforme des administrations devant donc commencer par les médias officiels. «Mais malgré cette prise de position tranchée du président Lahoud, concluent ces sources, bien des confrères ministres de M. Aridi l’ attendent de pied ferme au tournant. Il le sait et il a dès lors décidé de geler son initiative. Jusqu’à ce que les circonstances soient plus propices». Et c’est comme cela que va, bringuebalant, le char auguste de l’État.
Un brusque coup d’arrêt semble avoir été donné, tout récemment, au projet de réforme élaboré par le ministre de l’Information, M. Ghazi Aridi, pour les médias officiels (Télé-Liban, Radio-Liban et l’Agence nationale d’information). Comme on sait, le ministre voulait fusionner ces organismes en un office autonome. Après avoir largué le trop-plein d’employés...