Prodi : Signature en été de l’accord d’association entre l’UE et le Liban - Hariri pour un retour à l’option de la TVA

Le Premier ministre Rafic Hariri a précisé hier à L’Orient-Le Jour que «le gouvernement penche pour un retour à l’option de la TVA au lieu d’une taxe sur les ventes». Le chef du gouvernement a tenu ces propos à l’issue d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission européenne Romano Prodi, organisée à Koraytem. M. Hariri lui-même avait avancé la proposition d’une instauration d’une taxe sur les ventes à la place de la TVA, projet que le gouvernement précédent avait déjà approuvé et transmis au Parlement. Au cours de la conférence de presse, M. Prodi, qui a relevé ne pas avoir «évoqué ce genre de détails avec le Premier ministre libanais», a souligné que le passage à la TVA «sera très important non seulement pour des raisons fiscales, mais aussi pour établir l’ordre dans la vie économique du pays». C’est le seul moyen, selon lui, «d’instaurer, dans l’avenir, les bases d’un État moderne». «Même si ce passage obligé est fort pénible, les résultats qui en découlent constituent une transformation totale dans divers domaines», a-t-il poursuivi. Le président de la Commission européenne s’est également engagé à «encourager les banques et les sociétés privées européennes à investir au Liban» et a promis «d’aider au processus de déminage dans la zone anciennement occupée». Évoquant l’accord d’association qui devrait être signé «en juin 2001 ou de toute manière avant les vacances du mois d’août», M. Prodi a souligné l’importance dans ce cadre «d’accélérer les négociations» pour parvenir au but. Et de poursuivre que «certains dossiers relatifs notamment à l’agriculture et aux services seront traités la semaine prochaine» à Bruxelles au cours de la sixième session des pourparlers entre l’Europe et le Liban. Il a précisé que «les négociations avec le Liban permettront de clarifier certains détails et de surmonter les problèmes». Le Liban œuvre «rapidement et efficacement pour la restructuration de l’Administration et de l’économie», a-t-il ajouté. Un centre commercial, financier et touristique Tout en indiquant que les fonds de développement du programme Meda «ont jusqu’à présent été utilisés d’une façon limitée», le président de la Commission européenne a souhaité un changement à ce niveau. Ces changements «seront ressentis à l’issue de la signature de l’accord d’association», a-t-il déclaré. Il a également promis de déployer dans ce sens «tous les efforts possibles et pas uniquement» ceux de l’UE. «La Banque européenne d’investissement et le secteur privé seront également mobilisés», a-t-il dit. Prenant la parole, le Premier ministre a déclaré que le Liban et l’UE parviendront à la signature de l’accord d’association «le plus tôt possible, probablement avant l’été». Cet accord devrait «faire du Liban un centre commercial, financier et touristique; il devrait encourager les hommes d’affaires européens à avoir des filiales ou des sièges régionaux dans le pays», a-t-il dit. La conférence de presse a été tenue à l’issue d’une réunion de deux heures à Koraytem entre MM. Hariri et Prodi et à laquelle ont pris part le ministre des Finances Fouad Siniora, le ministre de l’Économie Bassel Fleyhane (qui se rendra la semaine prochaine à Bruxelles), le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé et le chef de délégation de la Commission européenne au Liban Dimitris Kourkoulas. Au cours de la matinée, M. Prodi, qui a visité Beyrouth pour la première fois en 1958, s’est rendu au centre-ville. «Beyrouth est prête à redevenir une ville libre», a-t-il dit. «Actuellement, vous êtes en train de reconstruire et de restaurer les bâtiments de la capitale», a-t-il relevé en soulignant l’importance «du retour des habitants de Beyrouth une ville point de rencontre entre tous les peuples et de toutes les communautés». À l’issue de la conférence, M. Prodi a participé à un déjeuner donné en son honneur par le Premier ministre à Koraytem. Le président de la Commission européenne, dont la visite au Liban s’inscrit dans le cadre d’une tournée régionale qui englobe également la Jordanie et la Syrie, a quitté en soirée Beyrouth pour Damas.