Le Premier ministre ne veut pas « préjuger » de l’attitude de Sharon

Interrogé à plusieurs reprises au cours de sa conférence de presse à Tokyo sur la victoire attendue d’Ariel Sharon au scrutin en Israël, le chef du gouvernement Rafic Hariri a déclaré hier qu’il ne voulait «pas préjuger» de l’attitude du chef du Likoud face au processus de paix. «Le passé et le programme (de M. Sharon) ne sont pas encourageants pour le processus de paix», a noté M. Hariri, en rappelant, comme il l’avait fait la veille, le rôle central joué dans l’invasion du Liban par M. Sharon lorsqu’il était ministre de la Défense en 1982. «Mais je ne veux pas préjuger» de son attitude s’il est élu Premier ministre, a-t-il ajouté. «Si les Israéliens choisissent M. Sharon, nous devons voir ce qu’il va dire», a poursuivi M. Hariri. «S’il se montre disposé à respecter les lois internationales et les résolutions des Nations unies ainsi qu’à promouvoir un plan de paix global, alors nous sommes prêts», selon lui. «S’il est prêt, nous le sommes aussi», a résumé le chef du gouvernement, en précisant que le monde arabe avait «pris la décision stratégique de promouvoir la paix». M. Hariri a toutefois estimé qu’en l’état, «le processus de paix va connaître un revers, malheureusement» si M. Sharon était élu. Cela serait la victoire du camp des Israéliens qui «pensent pouvoir obtenir la sécurité sans faire la paix avec les Arabes» face au camp de ceux qui «veulent la paix», a-t-il souligné. Lundi, M. Hariri avait déjà déclaré que la paix était possible avec M. Sharon si ce dernier se décidait à appliquer les résolutions des Nations unies et à se retirer des territoires arabes occupés.