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Actualités - CHRONOLOGIES

Conseil des ministres - Hariri demandera à Berry - de reporter la réunion de la commission parlementaire - Écoutes téléphoniques : le projet de loi actuel - est inutile, affirme Lahoud

Bien que n’étant pas inscrite à l’ordre du jour du dernier Conseil des ministres, l’affaire des écoutes téléphoniques aurait été largement débattue par les participants à la réunion. D’aucuns parmi eux, et le chef de l’État en particulier, ne voient pas l’utilité du projet de loi tel qu’élaboré dans sa forme actuelle. Selon des sources très bien informées, le président Émile Lahoud a défendu son point de vue en développant l’argumentation suivante : «Le projet organise l’écoute sur le téléphone fixe. Or y a-t-il encore quelqu’un qui recourt à ce moyen pour communiquer des secrets ?» Sauf si, selon lui, le but est de transmettre des informations relevant de l’intoxication. Par conséquent, ce sont surtout sur les téléphones mobiles qui sont en cause. Or le président de la République a précisé à ce sujet que seules les compagnies de cellulaires ont les moyens techniques de surveiller toutes les lignes, y compris celles des présidents, ministres et députés. En revanche, l’État est impuissant à ce niveau et ne dispose pas des fonds lui permettant de se procurer les équipements nécessaires. Selon les mêmes sources, le général Lahoud aurait même indiqué qu’avec un matériel de 200 000 dollars on ne pouvait que surveiller quatre lignes téléphoniques cellulaires. Le chef de l’État a rappelé qu’à l’époque où il était commandant en chef de l’armée, des ingénieurs avaient été envoyés en Finlande pour s’enquérir du coût de l’installation de centrales permettant de surveiller les communications via les téléphones mobiles. Le coût d’une telle entreprise s’étant avéré considérable, l’État y a donc renoncé. Le président Lahoud a expliqué que dans tous les pays du monde, quand un réseau de téléphones cellulaires est installé on donne d’abord à l’État les moyens de surveiller les lignes. Or au Liban, «par manque de temps», ce réseau a été installé sans que l’État ne réclame ce droit, qui lui est pourtant acquis. Et de conclure en affirmant que cette affaire doit donc être traitée loin des surenchères et des polémiques. Toujours selon des sources bien informées, le Premier ministre Rafic Hariri est alors intervenu pour indiquer qu’il demanderait au président de la Chambre Nabih Berry de reporter sine die la réunion de la commission parlementaire qui devait être consacrée mardi à ce sujet, en attendant que le gouvernement ait fini d’élaborer le projet dans sa forme définitive. Au début de la réunion, le ministre de l’Intérieur Élias Murr avait pris la parole pour proposer purement et simplement l’élaboration d’un projet de loi stipulant la suppression de l’écoute téléphonique. Selon lui, le projet actuel est inutile, surtout que les décrets d’application n’ont pas encore été promulgués. Le ministre d’État Bahige Tabbarah s’est aussitôt insurgé contre cette suggestion, soulignant la nécessité de maintenir l’écoute. Le président Hariri a soutenu M. Tabbarah et a indiqué qu’il demanderait à M. Berry d’ajourner la réunion prévue mardi à cet effet. Les mêmes sources ont précisé que la question a suscité un débat au sein du Conseil des ministres autour de la nature et de l’efficacité de l’écoute. C’est alors que le président Lahoud est intervenu pour attirer l’attention des ministres sur la nécessité de «ne point se laisser distraire par des détails superficiels et d’axer les discussions sur l’essentiel».
Bien que n’étant pas inscrite à l’ordre du jour du dernier Conseil des ministres, l’affaire des écoutes téléphoniques aurait été largement débattue par les participants à la réunion. D’aucuns parmi eux, et le chef de l’État en particulier, ne voient pas l’utilité du projet de loi tel qu’élaboré dans sa forme actuelle. Selon des sources très bien informées,...