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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

DÉBAT - L’avenir des jeunes au Liban - Quand la guerre reste un sujet tabou

L’initiative est à saluer. Dans le cadre d’un cycle de débats sur divers thèmes, trois élèves des classes terminales au collège Notre-Dame de Jamhour ont organisé vendredi dernier une conférence ayant pour thème «L’Avenir des jeunes au Liban». Christine Akl, Raja Haddad et Bruno Zaloum, âgés de 17 ans, ont organisé tout seuls, comme de véritables pros, l’événement. Ils ont invité trois intervenants, notamment Béchara Raï, évêque maronite de Byblos, Pierre Gemayel, député du Metn, et Roula Mickaël, journaliste à Nahar el-Chabab, qui a remplacé à la dernière minute le sociologue Antoine Messara. Comme le sujet touchait tous les jeunes Libanais, les élèves de Notre-Dame de Jamhour ont également invité leurs camardes de terminale venus de quatre autres institutions. Mais, le débat qui devait porter essentiellement sur l’avenir des jeunes a dérapé pour se transformer en un «questions-réponses» relatif à la guerre du Liban. Un sujet tabou pour les jeunes de 17 ans et leurs aînés. Des aînés qui tentent d’effacer la mémoire collective de plusieurs générations, voire de tout un peuple. Un reportage projeté au début du débat a donné le ton. Filmé entre le campus de la rue Huvelin, de l’Université Saint-Joseph, et le campus de la rue Bliss de l’Université américaine de Beyrouth, le reportage brut a mis le doigt sur une plaie mal cicatrisée depuis 1990. Les jeunes étudiants chrétiens et musulmans affichaient leur désenchantement, de manière fort différente cependant. Alors que les jeunes chrétiens parlaient d’émigration, d’horizons bouchés, d’interdiction des partis politiques… les jeunes musulmans évoquaient le manque de postes disponibles dans l’administration, les lacunes dans le système de la retraite et de la Sécurité sociale… Aucun parmi l’assistance ou les intervenants n’a relevé cette différence flagrante entre les jeunes d’un même pays. Sans mettre le doigt sur la déchirure qui existe entre les étudiants d’une même génération, ils ont commencé à proposer des solutions. Comme d’habitude, ils les ont incités à ne pas perdre espoir. Vivre une guerre est certes une expérience atroce. Passer sous silence les malheurs d’un peuple qui a vécu quinze ans de combats est une honte. Il faut laisser aux jeunes la chance de tirer la leçon des erreurs commises. Car, si le tabou n’est pas brisé, l’histoire se répétera plus atroce, plus monstrueuse… inévitablement.
L’initiative est à saluer. Dans le cadre d’un cycle de débats sur divers thèmes, trois élèves des classes terminales au collège Notre-Dame de Jamhour ont organisé vendredi dernier une conférence ayant pour thème «L’Avenir des jeunes au Liban». Christine Akl, Raja Haddad et Bruno Zaloum, âgés de 17 ans, ont organisé tout seuls, comme de véritables pros, l’événement. Ils...