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Actualités - BIOGRAPHIES

PORTRAITISTE - Rania Naccour, croqueuse de minois

Rania Naccour, la vingtaine, sillonne le pays en quête de minois intéressants à croquer. Expositions, conférences, mais surtout restaurants et hôtels sont pour elle des lieux riches en «expressions» inspiratrices, qui méritent d’être fixées sur papier, version sérieuse ou caricature. Parallèlement à ses études de beaux-arts à l’Université libanaise, Rania Naccour signe ses premiers portraits d’adulte, il y a quatre ans, dans le cadre d’expositions diverses, dans le vieux souk de Zouk Mikhaël, sur l’Escalier des arts de Gemmayzé, etc. Mais ce hobby remonte à son enfance, au temps de l’école. «Les expressions du visage m’ont toujours attirée, dit-elle. Dès que j’avais un moment libre, je dessinais des portraits. Et en ce temps-là, je ne savais pas encore que j’allais suivre des études de peinture». Des expositions, elle passe ensuite aux restaurants. «En général, l’idée plaît immédiatement aux propriétaires ou gérants des lieux, affirme-t-elle. C’est nouveau, et cela crée une ambiance artistique et sympathique, surtout pour les caricatures». Quant aux clients, ils sont d’abord surpris, puis vite séduits par l’idée. Ils se mettent alors à poser des questions techniques. «Mais à l’époque où j’ai commencé, les gens étaient choqués. Une jeune fille qui circule entre les tables, qui aborde les clients et leur montre des spécimens de son travail, ils n’avaient jamais vu cela. Puis peu à peu, ils ont commencé à me connaître et à s’y habituer». Il faut dix minutes en moyenne à Rania Naccour pour brosser un portrait au fusain, en noir et blanc. Le modèle ne pose que très peu puisqu’elle lui demande de rester parfaitement à l’aise et de continuer à faire ce qu’il fait : discuter avec des amis, manger, etc. «Je n’aime pas que mon modèle se fige, que ce soit une corvée pour lui, dit-elle. Je préfère qu’il reste dans la même ambiance, qu’il bouge, même si cela me rend la tâche moins aisée. D’ailleurs, à mes débuts, je demandais aux gens de s’immobiliser. Mais avec la pratique, j’ai acquis de l’expérience et, maintenant, je fais parler les personnes que je dessine». Le plus dur est de capter l’expression d’un visage qui est en train de se mouvoir. «Il ne s’agit pas d’une nature morte, mais d’un être vivant» qu’on n’a pas le temps de découvrir. Il faut saisir l’essentiel en peu de temps, au détour d’un regard, d’une moue, d’un sourire. Quant aux portraits en couleur qu’on lui commande parfois, ils nécessitent plusieurs jours de travail. «Je peins alors chez moi, à partir d’une photographie. Le portrait est remis au client trois ou quatre jours plus tard». Expositions et conférences Lorsqu’elle n’est pas à la recherche de visages à immortaliser, Rania Naccour vit comme tous les peintres et travaille dans un studio aménagé chez elle, en attendant d’avoir un véritable atelier de peinture. À ce jour, elle a présenté ses toiles dans le cadre de deux expositions personnelles au News Café (Clemenceau) et a participé à plusieurs expositions collectives : des paysages marins, des fleurs, des natures mortes, des portraits, ainsi que des enfants à l’école, sujet de son projet de diplôme. L’artiste utilise l’acrylique, la plupart du temps, mais aussi parfois l’huile et l’aquarelle. Mais, pour elle, le portrait est important parce qu’il lui permet de sortir de l’isolement dans lequel vit un artiste en général et de rentrer en contact avec le monde des vivants. «J’aime les gens et je sens le besoin de les rencontrer, de voir toujours de nouveaux visages», insiste-t-elle. Au Liban, s’il existe des portraitistes, on n’a pas l’habitude de les voir à l’œuvre dans des restaurants, et encore moins dans des conférences. Rania Naccour a été invitée plusieurs fois à des conférences médicales, à l’USJ, à l’Unesco, à l’AUH... Elle a même accompagné deux fois un groupe à Dubaï et au Caire pour des conférences médicales. «Les organisateurs me contactent et me proposent de faire des portraits à offrir aux participants, en souvenir». Une idée qui lui plaît beaucoup. Un jeune artiste peut-il vivre de son art au Liban ? «C’est pas facile, mais il faut s’accrocher et être persévérant, répond-elle dans un sourire. Et puis surtout, il faut aimer ce que l’on fait».
Rania Naccour, la vingtaine, sillonne le pays en quête de minois intéressants à croquer. Expositions, conférences, mais surtout restaurants et hôtels sont pour elle des lieux riches en «expressions» inspiratrices, qui méritent d’être fixées sur papier, version sérieuse ou caricature. Parallèlement à ses études de beaux-arts à l’Université libanaise, Rania Naccour signe ses...