ÉDUCATION- La coopération libano-canadienne porte ses fruits - L’Esig, première université à délivrer un double diplôme

Antoura-Kesrouan. C’est là que l’École supérieure et internationale de gestion (Esig) accueillera ses étudiants à partir de l’année universitaire 2001-2002. L’Esig, branche de l’Université du Québec à Montréal (Uqam), s’implante au pays du Cèdre grâce à la persévérance d’un gestionnaire libanais de 28 ans, Rony Abi Nakhlé. Un jeune qui fait tout pour donner à ses compatriotes universitaires la possibilité de recevoir la meilleure éducation au moindre coût. «L’Esig est la seule université au Liban à délivrer un double diplôme libanais et canadien», déclare le jeune directeur Rony Abi Nakhlé. Le premier est décerné par l’Université du Québec à Montréal (l’Uqam), le deuxième par l’Esig. Ce dernier diplôme est « reconnu par un décret présidentiel portant le numéro 3 585/2 000», tient-il à préciser. «Dans un Liban qui n’échappe pas au phénomène de la mondialisation, ajoute M. Abi Nakhlé, il faut assurer aux futurs gestionnaires libanais une formation internationale de haut niveau, se tailler et conserver une place enviable à l’échelle planétaire». C’est là le premier souci de l’Esig, tel que rapporté dans le livret de l’université. L’autre préoccupation majeure de l’établissement est de rendre ses formations accessibles financièrement à tous les futurs universitaires. Ainsi, chaque étudiant qui désire suivre le cursus de l’Esig doit verser chaque année près de 3 000 dollars américains, soit 1 500 dollars américains par session, sachant que cette dernière est d’une durée de 4 mois. M. Abi Nakhlé explique que «cette antenne de l’Uqam est une fondation à but lucratif. C’est pour cette raison qu’il est impossible d’augmenter les frais de scolarité». Aussi, précise-t-il, «le Canada s’est fixé pour objectif d’aider les pays en voie de développement. Cette coopération libano-canadienne qu’est ce projet de l’Esig représente un transfert de savoir du Canada au Liban». Les études à l’Esig Située à Antoura, sur un terrain d’une superficie de 12 000 mètres carrés, offert par M. Abi Nakhlé, l’Esig pourra accueillir dès septembre prochain 250 étudiants dans les différents domaines : Bachelor en administration des affaires, marketing, finances, gestion, business, computer et comptabilité. La formation à l’Esig est nord-américaine, avec un programme typiquement canadien, adapté au Liban, surtout dans les matières spécialisées. Certaines matières seront enseignées par des professeurs canadiens, notamment les finances, la comptabilité et les impôts. L’Esig propose aussi aux cadres une formation à temps partiel et une maîtrise dans l’administration des affaires (MBA Executive). Les cours sont donnés dans les deux langues : anglais et français. Les étudiants de l’Esig doivent suivre deux stages d’entreprises en deuxième et troisième année. Un bureau de placement spécialisé est chargé de trouver des entreprises pour accueillir les stagiaires. Le cadre administratif de l’université sera entièrement composé de «Libanais ayant, bien entendu, l’expérience requise», souligne M. Abi Nakhlé. Un premier bâtiment de l’Esig sera prêt à accueillir les futurs gestionnaires en 2001-2002. Les autres bâtisses, dont le campus, le terrain de sport, etc., seront réalisées en une période maximale de cinq ans. L’Esig mettra à la disposition des étudiants et des professeurs plusieurs salles d’ordinateurs et de multimédias reliés directement aux banques de données de l’Uqam. Face à l’émigration massive des jeunes Libanais, problème qui figure en tête des priorités du nouveau gouvernement, le projet de Rony Abi Nakhlé constitue sans aucun doute un des meilleurs exemples à suivre. L’Université du Québec, à Montréal Créée le 9 avril 1969 par le gouvernement du Québec, l’Uqam fait partie de l’Université du Québec, réseau public d’établissements universitaires, d’instituts de recherche et d’écoles supérieures, comprenant aujourd’hui 12 filières implantées dans les différentes régions de la Belle Province. L’Uqam, par sa large gamme de programmes d’études et ses activités diversifiées de recherche et de création, a pour mission de former les jeunes cadres et les personnes en situation d’emploi, de rendre accessible la connaissance de pointe à tous les milieux sociaux et culturels, et de servir les collectivités qui expriment le souhait de profiter d’une telle formation. Université publique, francophone et urbaine, l’Uqam réalise sa mission et met à contribution l’expertise de son personnel et la participation étudiante en privilégiant le partenariat avec le milieu social en vue du développement de nouveaux domaines de formation, de recherche et de création, et l’utilisation innovatrice de technologies pour l’enseignement, la recherche et la création. Texte tiré du livret de l’université