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Actualités - CHRONOLOGIE

ENVIRONNEMENT- Les travaux transférés du Mont-Liban à l'Anti-Liban Carrières: une solution qui n'ent est pas une

Un plan directeur visant à réduire les méfaits de l’une des plus grandes catastrophes écologiques de l’histoire contemporaine du pays, à savoir les carrières, a été adopté en Conseil des ministres mercredi. Mais ce plan apporte-t-il une solution ou crée-t-il, au contraire, un problème encore plus grave ? La réponse n’est pas évidente. Ce plan est celui élaboré par Dar al-Handasa et présenté par l’ancien ministre Akram Chehayeb plus d’une fois au Conseil des ministres (modifié à chaque fois). Il prévoit que les carrières qui défigurent les montagnes vertes du Mont-Liban soient transférées vers des régions bien déterminées de l’Anti-Liban. En ce qui concerne les carrières toujours en service, des sources dignes de foi du ministère de l’Intérieur exposent la situation comme suit : les carrières dont la fermeture a été décidée par décret ministériel devront cesser leurs activités. Les autres peuvent fonctionner pendant un délai de deux ans et trois mois au terme duquel elles seront obligées de se déplacer vers l’Anti-Liban. Selon des sources du ministère de l’Environnement, les propriétaires de carrières devront impérativement présenter leurs dossiers à ce ministère afin qu’il puisse contrôler les travaux. Par ailleurs, un comité ministériel formé des ministres de l’Environnement, Arthur Nazarian, et des Municipalités, Michel Murr, devrait effectuer des études de zoning dans les autres régions du Mont-Liban pour déterminer si certains endroits peuvent être déclarés propres à accueillir des carrières. Pour cela, dit-on dans les départements concernés, il faudrait qu’il y ait une approbation conjointe des municipalités de ces régions, des habitants et du ministère de l’Environnement. Ces critères ne restent-ils pas cependant trop vagues ? Entre-temps, des critères d’exploitation devraient être imposés incessamment aux propriétaires de carrières. La réhabilitation des sites (qu’ils soient toujours en activité ou pas) deviendra obligatoire dans une période de deux ans. L’État s’en chargera si le propriétaire ne le fait pas. Par ailleurs, l’endroit choisi dans l’Anti-Liban serait très en retrait et donc pas visible de la Békaa. Il s’agit principalement de la région de Tfail, à la frontière syrienne. Craintes de clientélisme et de pots-de-vin Mais la situation est-elle aussi simple que cela ? Des voix s’élèvent déjà pour dénoncer les éventuels abus qui suivraient l’exécution de ce plan directeur et demandent un contrôle plus effectif du ministère de l’Environnement sur les carrières. M. Antoine Hachem, conseiller de l’ancien ministre de l’Environnement Akram Chehayeb, et responsable du dossier de ce plan directeur, donne son point de vue. «L’adoption du plan directeur dans ces conditions actuelles est un problème pas une solution», dit-il. À la question de savoir si, selon lui, toutes les carrières seront fermées d’ici deux ans trois mois, il répond : «À mon avis, le gouvernement ne peut pas y répondre». Il poursuit : «J’ai bien peur que le clientélisme et les pots-de-vin n’interviennent pour modifier les délais accordés aux carrières qui doivent fermer. En principe, les permis devraient être approuvés par le ministère de l’Environnement mais je ne crois pas que celui-ci aura un rôle très décisif». Selon lui, la seule solution est de continuer à militer et de ne pas accepter cette situation. Pour l’association Greenline, il faudrait vérifier cas par cas, car la généralisation peut être dangereuse. Il est nécessaire aussi de donner au ministère de l’Environnement les moyens d’effectuer des contrôles sur le terrain. Par ailleurs, le syndicat des propriétaires de carrières a publié hier un communiqué exprimant son mécontentement du nouveau plan directeur qu’il a jugé «imprécis et ambigu». Le syndicat s’est déclaré «inquiet des dessous graves de cette affaire qui pourrait mener à la ruine et au chômage de milliers de personnes au Liban».
Un plan directeur visant à réduire les méfaits de l’une des plus grandes catastrophes écologiques de l’histoire contemporaine du pays, à savoir les carrières, a été adopté en Conseil des ministres mercredi. Mais ce plan apporte-t-il une solution ou crée-t-il, au contraire, un problème encore plus grave ? La réponse n’est pas évidente. Ce plan est celui élaboré...