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Actualités - CHRONOLOGIE

IRAN- Le président dément toute division au sein du régime Pour Khatami, les troubles estudiantins sont une déclaration de guerre contre les réformes

Le président iranien Mohammad Khatami a affirmé que les troubles qui ont secoué le pays ces dernières semaines étaient une «déclaration de guerre» contre son programme de réformes démocratiques. «Aujourd’hui, je réaffirme les promesses qui me lient à vous», a-t-il ajouté, lors d’un discours mardi soir dans la ville de Hamedan (ouest). M. Khatami a ajouté s’attendre à d’autres crises, mais a démenti que le régime soit divisé et réitéré son allégeance à la révolution et au guide suprême du pays, l’ayatollah Ali Khamenei. Ce discours constitue la principale intervention du président réformateur depuis les manifestations étudiantes et les scènes d’émeutes qui ont secoué le pays au début du mois, et la contre-offensive des conservateurs qui a suivi. Le président réformateur a dénoncé les violences qui ont constitué une «action contre la sécurité nationale et une déclaration de guerre contre le président et son programme». Ces propos rejoignent implicitement ceux de nombreux partisans de M. Khatami, qui accusent les adversaires des réformes d’utiliser ces troubles comme prétexte pour bloquer les projets du président et reprendre en main le régime sur une ligne dure. M. Khatami, mis en cause récemment par des officiers du corps militaire des Gardiens de la révolution, n’a pas voulu laisser prise aux accusations de laxisme et a affiché la «détermination» de son gouvernement de «réprimer tout acte qui vise à porter atteinte à la sécurité» du pays. «La sécurité est la base de la liberté», a affirmé le chef de l’État, élu sur un programme de réformes démocratiques et d’ouverture de la société civile après vingt ans de régime révolutionnaire et islamiste. M. Khatami a qualifié les violences «d’insulte au système» et a promis «justice» pour les étudiants attaqués par la police et les activistes islamistes dans une cité universitaire de Téhéran dans la nuit du 8 au 9 juillet, à la suite d’une manifestation pacifique. «Toutes les personnes ou éléments responsables des récentes émeutes à Téhéran seront sévèrement punis quels qu’ils soient», a-t-il déclaré. Quitte à surprendre ses partisans, M. Khatami a salué le vaste rassemblement – auquel il était absent – de soutien au régime et au guide Ali Khamenei organisé par les conservateurs le 14 juillet dernier, parlant de signe «d’unité du régime». Révolution de bonté et de sourire M. Khatami a également qualifié «d’illusion» toute division entre les diverses factions du système islamique, dont la presse rapporte pourtant quotidiennement les violentes luttes internes. «Il n’y a aucune division entre le gouvernement, la présidence et le guide suprême», a-t-il déclaré, ajoutant que «le gouvernement et le président sont des exécutants des points de vue du guide». M. Khatami, lui-même membre du clergé chiite et ancien ministre de l’ayatollah Khomeiny, a également réaffirmé son allégeance aux principes de la révolution islamique. Il en a toutefois donné une vision conforme à son projet réformateur, parlant d’une «révolution pour la liberté, la loi, la compassion; une révolution de bonté et de sourires». M. Khatami a par ailleurs admis, pour la première fois, qu’il s’attendait à des troubles après l’annonce en début d’année de l’implication d’agents des puissants services secrets du pays dans une série d’assassinats d’intellectuels et d’opposants à Téhéran. «Nous savions que cette découverte pouvait avoir des effets extrêmement négatifs. Je m’attendais à une crise et de fait je m’y attends toujours», a-t-il déclaré. L’Iran traverse actuellement une grave crise politique marquée, outre les récentes manifestations étudiantes, par une vaste offensive des conservateurs contre la presse pro-Khatami, qui s’est traduite par la fermeture de plusieurs journaux et des arrestations de journalistes. Le ministère des Renseignements lui-même a annoncé plusieurs arrestations dans les milieux de l’opposition libérale et nationaliste, ainsi que parmi des responsables étudiants.
Le président iranien Mohammad Khatami a affirmé que les troubles qui ont secoué le pays ces dernières semaines étaient une «déclaration de guerre» contre son programme de réformes démocratiques. «Aujourd’hui, je réaffirme les promesses qui me lient à vous», a-t-il ajouté, lors d’un discours mardi soir dans la ville de Hamedan (ouest). M. Khatami a ajouté...