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Actualités - CHRONOLOGIE

PALESTINIENS Le Fateh renforce sa présence à Aïn el-Héloué

Le responsable au Liban du Fateh de Yasser Arafat, Sultan Aboul Aynaïn, a affirmé hier que son mouvement avait «repris le contrôle d’Aïn el-Héloué», le plus grand camp de réfugiés palestiniens au Liban. Le Fateh a récemment rouvert toutes ses permanences à Aïn el-Héloué et repris à plein temps ses cadres politiques, militaires et sociaux, a déclaré le «colonel» Aboul Aynaïn. «Notre décision a été essentiellement motivée par la nécessité de consolider la situation des réfugiés», dont le sort est en jeu, alors que se profile une reprise des négociations de paix sur tous les volets avec Israël, a-t-il dit. Il a estimé que «pour renforcer leur cause, les réfugiés ne doivent pas devenir l’otage des intérêts des parties politiques en présence». Aïn el-Héloué, ancien fief de Arafat, abrite près de 50 000 des quelque 300 000 réfugiés palestiniens au Liban, dont près de la moitié vivent dans des camps. Historiquement dominant dans les 13 camps du Liban, le Fateh a perdu le contrôle de la plupart d’entre eux, dont Aïn el-Héloué, entre 1983 et 1993, tout en demeurant puissant à Aïn el-Héloué. Après les accords d’Oslo en 1993, les radicaux au sein de l’OLP hostiles aux accords avec Israël ont contraint le Fateh à réduire fortement son activité politique et d’encadrement dans les camps. «La reprise en main des camps par le Fateh empêche aussi qu’ils ne se transforment en îlots d’insécurité (...) ce qui contraindrait l’État libanais à prendre certaines mesures», a ajouté le responsable palestinien sans plus de précision. Il a évoqué une série d’attentats qui ont visé les cadres du Fateh en mai dernier, tuant l’un d’eux. «Une telle série ne saurait se répéter», a-t-il souligné. Aïn el-Héloué a en outre été montré du doigt après l’assassinat le 8 juin des quatre magistrats libanais en pleine salle de tribunal à Saïda. Le 18 juillet, le Premier ministre israélien Ehud Barak a affirmé que les réfugiés palestiniens «ne pourront rentrer en Israël quelles que soient les circonstances» et qu’une «solution pour eux devra être trouvée dans les pays qui les accueillent actuellement». L’hypothèse de leur installation définitive au Liban agite le pays depuis des années en raison du déséquilibre intercommunautaire qu’elle provoquerait. Le président Lahoud avait souligné dernièrement que la garantie du droit des réfugiés palestiniens au retour dans leurs foyers fait partie intégrante de toute solution globale dans la région. Les comités populaires chez Sfeir : « Non à l’implantation » La question de l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban et, plus généralement, des conditions de vie de ces réfugiés, était encore hier au centre de l’actualité politique dans le pays. Dans ce cadre, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a reçu au siège patriarcal d’été, à Dimane, une délégation des comités populaires palestiniens, qui lui a remis un mémorandum portant sur ces thèmes. Les comités populaires, chargés de la gestion de la vie quotidienne dans les camps palestiniens du Liban, avaient été formés au début des années soixante-dix. Ils sont composés de toutes les forces politiques présentes dans les camps. À l’issue de la rencontre, les comités ont publié un communiqué proclamant leur «refus de l’implantation». «Nous approuvons les convictions du patriarche Sfeir en ce qui concerne le refus de l’implantation et nous le soutenons dans cette conviction conforme aux intérêts nationaux libanais, palestiniens et panarabes», indique le communiqué. Selon le texte, le mémorandum présenté par les comités porte également sur les revendications des Palestiniens du Liban qui souffrent de la réduction des prestations qui leur sont offertes par l’Office des Nations unies pour le secours aux réfugiés (Unrwa). Cette réduction est venue s’ajouter à des conditions déjà très difficiles du fait des restrictions qui leur sont imposées sous prétexte d’empêcher leur «implantation». «Le patriarche a fait preuve de compréhension» à l’égard de ce problème, indiquent les représentants des comités populaires, qui expriment l’espoir qu’«un minimum de prestations assurant une vie digne sera offert» aux réfugiés «en attendant le retour en Palestine». Mgr Sfeir devait également évoquer le risque de l’«implantation» des Palestiniens avec le premier vice-président des Kataëb Rachad Salamé. Le BCCN met en garde contre l’implantation Le Bureau central de la coordination nationale (BCCN) a mis en garde contre l’implantation au Liban des réfugiés palestiniens, rappelant que «ce problème constitue une des principales causes de la guerre libanaise». Dans un communiqué publié hier, le BCCN exprime la crainte de voir le Liban «perdre son rôle pionnier et l’indépendance de son pouvoir de décision pour devenir le maillon le plus faible qui devra payer le prix de la paix». «La manne d’armes et d’argent pour les réfugiés et la réhabilitation des infrastructures et des structures sociales dans les camps visent à préparer le terrain aux solutions en gestation, indique le communiqué. Si les autorités ne règlent pas une fois pour toutes ce problème sur le terrain et non pas à travers des déclarations, nous nous trouverons sans doute devant une bombe à retardement dont l’explosion fera des dégâts sur toute la scène libanaise». Si les autorités sont réellement opposées à l’implantation, elles doivent prendre, selon le BCCN, les mesures suivantes : – Abolir le décret de naturalisation qui a abouti à l’implantation de nombreux étrangers et qui a provoqué des divisions internes portant atteinte à l’entente nationale. – Mobiliser les Libanais résidents et émigrés et demander à toutes les ambassades libanaises de lancer une campagne diplomatique pour bien faire comprendre aux grandes puissances que le Liban refuse coûte que coûte l’implantation des réfugiés.
Le responsable au Liban du Fateh de Yasser Arafat, Sultan Aboul Aynaïn, a affirmé hier que son mouvement avait «repris le contrôle d’Aïn el-Héloué», le plus grand camp de réfugiés palestiniens au Liban. Le Fateh a récemment rouvert toutes ses permanences à Aïn el-Héloué et repris à plein temps ses cadres politiques, militaires et sociaux, a déclaré le «colonel» Aboul...