ÉDUCATION L'ambassadeur à l'école

Les cinquante-trois étudiants de la session intensive de juillet du Centre de recherches et d’études arabes (CREA) de l’Université Saint-Joseph ont reçu hier la visite de l’ambassadeur de France à Beyrouth Daniel Jouanneau, qui s’est mêlé à eux le temps d’une matinée pour partager leur enseignement. Il s’est joint au groupe des dix faux-débutants, qui l’ont initié à la méthode SGAV (pour Structuro-globale - audiovisuelle) utilisée par les formateurs pour enseigner l’arabe littéraire. Tout autre langue est prohibée dans l’enceinte des cours, une discipline parfois dure à tenir pour les étudiants. Âgés de douze à quarante-quatre ans, ceux-ci viennent des quatre coins du monde (Italie, France, États-Unis, Algérie…) et ont décidé d’apprendre l’arabe pour des raisons variées. Un prêtre canadien veut acquérir la langue pour devenir islamologue, Alberto, américain d’origine cubaine, entend renforcer son bagage de traducteur au Conseil de sécurité de l’Onu et le français Damien en a besoin pour les études sur le monde arabe qu’il envisage d’entreprendre. M. Jouanneau a tenu à dire tout le bien qu’il pense de la méthode d’enseignement, qui suppose «des étudiants très actifs». Il s’est ensuite livré à un plaidoyer en faveur de l’apprentissage de l’arabe, auquel il regrette ne pas pouvoir consacrer assez de temps. «Il est du devoir d’un diplomate d’essayer d’apprendre la langue du pays où il travaille», a-t-il souligné, notant au passage que «les Libanais, eux, sont nombreux à faire l’effort d’apprendre notre langue difficile». Une belle occasion aussi pour défendre la francophonie, synonyme pour l’ambassadeur «d’ouverture aux autres cultures, d’affirmation de la diversité et de refus de la langue unique».