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Actualités - ANALYSE

DOSSIER RÉGIONAL - Les pourparlers s'annoncent difficiles Interrogations sur les capacités de la diplomatie libanaise

Sans aller aussi loin que M. Walid Joumblatt qui se demande s’il existe un ministre des Affaires étrangères, un ancien ambassadeur, qui a accompagné les rounds précédents de pourparlers avec Israël, s’étonne «de la désinvolture affichée à l’égard de cette échéance capitale par le gouvernement libanais. Ce dernier se contente en effet de répéter comme une litanie les mêmes positions de principe, comme s’il ne devait y avoir de négociations que dans ce cadre théorique qui est de plus en contradiction visible avec la réalité. Car maintenant, tout en affirmant ne vouloir connaître que la 425, les dirigeants libanais réaffirment leur attachement total au jumelage avec le volet syrien, donc à la 242. Certes, par de laborieuses contorsions verbales, notre diplomatie parvient plus ou moins à justifier les ambiguïtés de sa position. Mais, en revanche, rien n’indique qu’elle se soit préparée à apporter des réponses solides aux questions que les Israéliens, mais aussi les Américains, lui adresseront lorsque les pourparlers auront commencé». Ce technicien énumère ensuite les questions qui seraient posées par les Américains sur la table des négociations : «– Les autorités libanaises accepteraient-elles d’échanger les mesures de sécurité frontalière impliquant la neutralisation par leur armée du Hezbollah contre la récupération du Sud ?» Sur ce point, M. Hoss répète qu’il n’est pas question de troc et qu’il faut simplement appliquer la 425, qui est inconditionnelle. «– Comment réagirait le gouvernement libanais si Israël procédait à un retrait unilatéral, soit parce qu’il n’aurait pas obtenu le dispositif de sécurité qu’il réclame soit parce que ses pourparlers avec la Syrie auraient avorté ? «– Le pouvoir libanais refuserait-il de signer un accord de sécurité ou de paix tant que la présence palestinienne sur son sol resterait sans solution, au motif qu’il ne peut dans ce cas garantir qu’il n’y aurait pas d’opérations palestiniennes contre Israël ? «– Le pouvoir libanais laisserait-il le Hezbollah poursuivre ses actions, après la récupération du Sud, tant que le Golan n’aurait pas été rendu à la Syrie ? «– Dans l’immédiat, Beyrouth peut-il obtenir du Hezbollah de respecter une trêve pour la durée des négociations, étant donné que Barak estime que la reprise des pourparlers ne peut se faire sans apaisement sur le terrain , position soutenue par Clinton ? «– Que ferait le gouvernement libanais si Israël, avant de partir, exigeait le retrait simultané des forces syriennes ? «– De même que ferait-il si on lui demandait, comme condition de la reprise des bilatérales, de participer aux multilatérales ( eaux, réfugiés) sans tarder ?» Selon le spécialiste cité, «on ne connaît pas de réponses libanaises précises à ces questions et à bien d’autres que les Américains risquent de poser. Les dirigeants ont l’air de vouloir s’en remettre à la Syrie. Ils ont peut-être partiellement raison, dans la mesure où, étant plus forte, elle peut mieux défendre les intérêts du Liban, si elle y songe. Mais, comme on l’a vu, il y a des questions auxquelles Damas ne peut pas répondre à la place de Beyrouth. Il faut dès lors que notre diplomatie soit prête et que notre opinion publique soit tenue au courant des positions qui vont être adoptées en pratique et non en théorie».On sait que, de son côté, Ghassan Tuéni rappelle que c’est le devenir même du Liban qui est en jeu, en soulignant que le pays doit savoir prendre à ce propos une décision entière, pour ne pas risquer de se retrouver dans un état de sous-entité, de sous-nation. Quant au patriarche Sfeir, il met en garde contre un arrangement régional qui ne serait pas la paix mais, en ce qui concerne le Liban, une consécration d’un statu quo de fait accompli. Aux dépens de la souveraineté de ce pays.
Sans aller aussi loin que M. Walid Joumblatt qui se demande s’il existe un ministre des Affaires étrangères, un ancien ambassadeur, qui a accompagné les rounds précédents de pourparlers avec Israël, s’étonne «de la désinvolture affichée à l’égard de cette échéance capitale par le gouvernement libanais. Ce dernier se contente en effet de répéter comme une litanie les mêmes...