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Actualités - CHRONOLOGIE

DÉVELOPPEMENT - Le président du gouvernement espagnol au Liban Signature d'un protocole financier de 105 millions de dollars et d'un accord de coopération économique

Le Liban et l’Espagne ont signé hier un protocole financier de 105 millions de dollars, un prêt échelonné sur une période de trente ans, avec un taux d’intérêt de 0,3 % et un délai de grâce de 10 ans. L’accord est au cœur d’une visite officielle de 24 heures effectuée au Liban par le président du gouvernement espagnol José Maria Aznar. M. Aznar est arrivé hier à 18h50 à l’AIB, accompagné de son épouse, du secrétaire d’État aux Affaires étrangères à l’Union européenne Ramon de Miguel, du secrétaire d’État au Commerce Mme Elena Pisonero et du secrétaire d’État aux Communications Pedro Antonio Martin Marin. Une délégation d’une quarantaine d’hommes d’affaires espagnols accompagne également M. Aznar. Le président du gouvernement espagnol a été accueilli à l’Aéroport par le président du Conseil Sélim Hoss. Il s’est ensuite rendu au Grand Sérail, siège de la présidence du Conseil, où il a eu un tête à tête avec son homologue espagnol. Une réunion élargie devait suivre, en présence des membres de la délégation officielle espagnole. La signature des accords prévus a eu lieu ensuite, suivie d’un dîner. Cinq des 105 millions de dollars ont été accordés par l’Espagne à titre de don. Ils serviront à financer des études de faisabilité de projets de développement qu’il reviendra au gouvernement de définir. La validité du protocole financier s’étendra jusqu’en l’an 2001. Le protocole financier a été signé, pour le Liban, par le président du Conseil pour la reconstruction et le développement (CDR). Par ailleurs, le Liban et l’Espagne ont signé, par l’entremise du ministre libanais de l’Économie et du commerce Nasser Saïdi et du secrétariat d’État espagnol pour le Commerce, le Tourisme et les petites et moyennes entreprises Elena Pisonero, un second accord de coopération économique. Cet accord prévoit notamment un coopération au niveau de la diversification de la production locale destinée à l’exportation et de l’échange des données entre les directions douanières des deux pays. Pour les petites et moyennes entreprises Au cours d’un point de presse qui a suivi, M. Hoss s’est félicité de l’excellence des relations entretenues par le Liban et l’Espagne, hôte de la conférence de Madrid et de la Conférence sur le partenariat euro-méditerranéen (1995), auquel le Liban se prépare. Il a annoncé par ailleurs qu’un accord culturel est examiné en ce moment par le Parlement. À son tour, M. Aznar devait préciser que le protocole de prêt de 100 millions de dollars est destiné au développement des petites et moyennes entreprises, et à l’achat d’équipements de fabrication espagnole. Le président du gouvernement espagnol s’est également félicité de l’intention du Liban de se joindre à l’ Organisation mondiale du commerce (OMC) et au Partenariat euro-méditerranéen. M. Aznar a ajouté que l’Espagne n’en donne pas moins d’importance à la coopération culturelle avec le Liban, et a précisé que l’Institut «Cervantes» est l’un des plus dynamiques centres culturels de Beyrouth, et que l’Espagne continuera à fournir tout l’appui nécessaire à son développement. Interrogé sur la raison qui a poussé l’Espagne à accorder un prêt de 100 millions de dollars au Liban alors que pour le reste des pays de la région, Madrid dispose de crédits de 55 millions de dollars, M. Aznar a répondu : «Parce que le Liban… est le Liban». En l’absence du ministre espagnol concerné, qui assure l’intérim du président du gouvernement espagnol, un accord de coopération industrielle que devaient signer le Liban et l’Espagne a été finalement reporté à l’automne. Au cours du dîner qui a suivi, et qui se déroulait pour la première fois dans la salle prévue à cet effet au Grand sérail, le chef du gouvernement et son hôte espagnol ont échangé des toasts, et brièvement abordé dans des mots de circonstance les grandes options politiques des deux pays en ce qui concerne le processus de paix, tous deux faisant clairement référence à la nécessité de respecter la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’Onu. Respecter les bases de la paix posées à Madrid M. Hoss, qui a réitéré l’attachement du Liban au processus de Madrid, a estimé que «la région était à l’orée d’une étape décisive» et qu’une «reprise des négociations au point où elles avaient été suspendues en 1996 était inévitable pour parvenir à une paix juste et permanente». M. Hoss a en outre souligné une nouvelle fois «le caractère indissociable des volets libanais et syrien des négociations de paix», la nécessité d’un retrait israélien de tous les territoires arabes occupés, ainsi que son attachement aux «droits inaliénables du peuple palestinien et au retour des réfugiés dans leurs foyers». Pour sa part M. Aznar devait déclarer : «Il existe un nouvel espoir à l’horizon pour le processus de paix. Les bases, qui ont été posées lors de la conférence de Madrid en 1991 et les accords qui ont suivi doivent servir de cadre pour sa relance». M. Aznar a fait état de «nombreux obstacles» à la paix, «mais nous devons avoir le courage et la détermination suffisante pour les surmonter et respecter la souveraineté territoriale de chaque État afin de parvenir à une paix juste et globale». «Je suis confiant que le gouvernement libanais saura saisir cette opportunité», a-t-il ajouté. Au cours de leur tête-à-tête et de la réunion élargie qui a suivie, M. Hoss n’a pas manqué d’exposer à son homologue espagnol la situation économique du Liban, à l’heure actuelle, ainsi que les conséquences de la dernière agression israélienne en date, apprend-on de source informée. Tout en affirmant que le Liban ne laissera pas se perdre la chance de la paix, le chef du gouvernement s’est montré circonspect quant aux dispositions de M. Barak, tant en ce qui concerne le Sud qu’en ce qui concerne le droit de retour des Palestiniens. «Il faut se garder de tout optimisme exagéré», a-t-il déclaré à son hôte. Prochaines étapes : Jérusalem et Gaza Troisième étape d’une tournée au Proche-Orient qui l’a déjà conduit à Amman et Damas, la visite de M. Aznar au Liban a «surtout un caractère économique», a-t-on indiqué de source diplomatique espagnole. Elle vise «à doper les échanges économiques» entre les deux pays, qui ont beaucoup progressé depuis 1990. Au programme de M. Aznar, aujourd’hui, des rencontres avec le président de la République et le président de l’Assemblée nationale, l’inauguration d’un centre commercial espagnol et la clôture d’un séminaire d’hommes d’affaires espagnols et libanais qu se tient depuis lundi à l’hôtel Commodore, enfin l’inauguration d’un projet de coopération espagnole avec l’ONG Arc-en-ciel. Le président du gouvernement espagnol et Mme José Maria Aznar déjeuneront à la table du chef de l’État, au palais présidentiel de Baabda. Ils se rendront ensuite à l’AIB, où leur avion décolle à 15h15. M. Aznar doit se rendre encore à Jérusalem et Gaza, avant de rentrer en Espagne.
Le Liban et l’Espagne ont signé hier un protocole financier de 105 millions de dollars, un prêt échelonné sur une période de trente ans, avec un taux d’intérêt de 0,3 % et un délai de grâce de 10 ans. L’accord est au cœur d’une visite officielle de 24 heures effectuée au Liban par le président du gouvernement espagnol José Maria Aznar. M. Aznar est arrivé hier à...