INFRASTRUCTURE - Il manque encore quatre millions de dollars pour l'achèvement des travaux Confort et sécurité pour le nouveau Palais de justice de Saïda

Mardi 8 juin, le Liban est sous le choc. Quatre magistrats viennent d’être assassinés à Saïda. Après ce drame effroyable, la sécurité des Palais de justice est rapidement en tête des préoccupations des autorités. Et l’on apprend qu’un nouveau palais est en voie de construction dans la capitale du Sud. Le ministre de la Justice M. Joseph Chaoul indique qu’un montant de deux milliards et demi de livres libanaises a été débloqué pour permettre la poursuite des travaux de construction du nouveau bâtiment. Situé à proximité de la municipalité, le chantier se trouve assez loin de la zone urbaine. Ce qui facilite la mise en place d’un dispositif de sécurité efficace. L’architecte Nabil Azar indique que dans la mesure du possible le public sera cantonné dans un espace bien délimité, et qu’un cloisonnement sécuritaire séparera les différents niveaux de l’édifice. Toujours est-il que pour le moment le chantier est désert. Les travaux sont arrêtés depuis huit mois, faute de crédits. Mais, alors dira-t-on, où sont les deux milliards et demi de livres libanaises promis par M. Chaoul ? Ils ont tout simplement servi à couvrir des dépenses antérieures consacrées, indique M. Azar, «à l’édification de la structure, son revêtement en pierre et les partitions intérieures». Ces travaux représentent 25% du total du plan. S’y ajoutent 2,5 milliards de L.L alloués par le gouvernement précédent et eux aussi dépensés. Or pour terminer le nouveau Palais de justice de Saïda «il faut encore 4 millions de dollars». Car le devis total s’élève à 7 millions de dollars, c’est-à-dire 10 milliards de livres libanaises. Sur le plan architectural, le projet, en pierre de taille, s’habille à l’extérieur d’arcades pour rappeler la tradition des khans et les demeures de la vieille ville. Mais comme on s’en doute, l’intérieur est moderne, fonctionnel à souhait. Troisième millénaire oblige, l’espace informatique est omniprésent. Plans de sécurité Situé à l’entrée de la ville, le Palais de justice est aujourd’hui une ossature de quelque 14 000 m2 de surface répartis comme suit : – Un sous-sol de 4 154 m2 pour les garages et les locaux techniques. – Un rez-de-chaussée de 2 654 m2. Le hall principal, en marbre, s’ouvre sur des espaces adaptables selon les besoins : bureaux et salles de réunion pour les avocats. Locaux pour les représentants de l’ordre public. Des cellules pour les prévenus. Un département pour la police de la route. Des salles d’archives. Une bibliothèque. Une infirmerie et une cafétéria. Les étages sont construits autour de cours intérieures de 100 m2 chacune. – Au premier, les 2 464 m2 abritent une salle de tribunal de 12 x 9 mètres et les bureaux des magistrats et des greffiers. – Au second, les 2 074 m2 sont réservés aux présidents de chambres et aux juges d’instruction. L’espace inclut également une bibliothèque. – Au troisième, sur 2 464 m2, seront installés trois prétoires dont le grand pénal de 13,5 x 17,5 m. Mais aussi des bureaux de magistrats s’occupant du droit de l’immobilier, du commerce, et des référés. – Les étages sont desservis par six ascenseurs, trois sorties d’escaliers et des escaliers de secours extérieurs. Les équipements respectent les normes de sécurité internationale. Une pièce spéciale est réservée aux ordinateurs. – On accède au Palais par six entrées dont trois sont strictement réservées au magistrats, une aux avocats, une cinquième aux FSI et la sixième au public. Cette dernière, à rampes, est conçue pour faciliter l’accès du Palais aux handicapés. Les plans ont été conditionnés par un impératif : le renforcement des mesures de sécurité pour éviter toute faille qui permettrait l’accès des lieux à d’éventuels terroristes. Si les fonds manquants - 4 millions de dollars - sont assurés, c’est dans ce cadre que s’installera dans un an la justice de Saïda.