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Actualités - ANALYSE

DIPLOMATIE - Des congressmen s'en prennent à la présence syrienne Tension assez vive entre Beyrouth et Washington

Des congressmen U.S. viennent d’élaborer une proposition de loi (ce qui est nettement plus impératif qu’une motion) demandant à l’exécutif américain de faire en sorte que «le Liban récupère son indépendance de la Syrie qui l’occupe». Le texte insiste pour la mise en place «d’une nouvelle politique américaine visant à obtenir le départ du Liban de toutes les forces syriennes, militaires, sécuritaires ou de renseignement. Cela conformément aux accords de Taëf et en vertu du droit des Libanais à décider de leur sort». Parallèlement, le département d’État a publié un communiqué demandant aux ressortissants américains présents au Liban d’éviter la région de Saïda et de ne pas s’approcher des camps palestiniens qui, selon lui, échappent au contrôle de la légalité libanaise. Le président du Conseil, M. Sélim Hoss, qui est également ministre des Affaires étrangères, a réagi avec agacement à ce communiqué. Il a affirmé que la sécurité et la stabilité règnent partout au Liban, à Saïda comme dans les autres régions. Pour sa part, le président Nabih Berry a convoqué l’ambassadeur américain, M. David Satterfield, pour l’interroger au sujet de ce communiqué. De son côté, le représentant du FDPLP palestinien, M. Ali Fayçal a estimé que, par leur communiqué, les Américains veulent dresser les autorités libanaises contre les camps palestiniens. Un officiel local note que, «dans l’état d’esprit inamical où il semble se trouver actuellement, rien n’empêche le Département d’État d’interdire à ses ressortissants à tour de rôle diverses régions libanaises. Et de rétablir ainsi par tranches l’embargo qui a frappé notre pays pendant onze ans, de 1987 à 1998. Du reste il ne nous a pas échappé qu’un porte-parole du département d’État a estimé, pendant une conférence de presse, que les Américains se rendant au Liban devaient faire montre de la plus grande prudence dans leurs déplacements». À dire vrai, ce porte-parole s’était hâté d’ajouter que «cette mise en garde ne signifie nullement que le voyage au Liban est interdit. L’Administration US constate en effet une nette amélioration de l’état de la sécurité dans ce pays durant les deux dernières années». Toujours est-il que le responsable libanais précédemment cité, oubliant un peu trop vite le massacre des quatre magistrats en juin et les exploits attribués, avant comme après ce drame, à Abou Mahjan, se demande «ce qui a changé dans la région de Saïda pour que le département d’État publie un tel communiqué. L’état de la sécurité et la situation des camps sont les mêmes qu’auparavant». Il ajoute qu’il se demande aussi «ce qui a changé au niveau de la présence militaire syrienne qui dure depuis 23 ans, pour que des congressmen exigent le retrait des forces syriennes au nom de la souveraineté et de l’indépendance du Liban». Mais des observateurs locaux notent pour leur part que l’ambassade américaine a certainement alerté le département d’État après les multiples crimes commis dans la région de Saïda, dont le massacre des quatre magistrats. Et également après la diffusion d’un tract lancé par une organisation jusque-là inconnue «La base – Armée de libération sacrée –Émirat du Liban» qui appelle à l’assassinat de l’ambassadeur US David Satterfield et au massacre des Américains présents dans ce pays. Toujours est-il qu’à l’approche de la reprise des négociations le fait que les camps palestiniens du Liban continuent à constituer un neutron libre échappant au contrôle du pays-hôte inquiète sans doute les Américains. Ils ont peut-être voulu rappeler aux autorités libanaises qu’il serait temps d’investir ces camps et de les neutraliser. Quant à l’évocation de la présence syrienne, elle s’inscrit probablement aussi dans la perspective des négociations régionales : le puissant lobby sioniste aux States cherchant, en soulevant cette question, à affaiblir la position de Damas à ces pourparlers.
Des congressmen U.S. viennent d’élaborer une proposition de loi (ce qui est nettement plus impératif qu’une motion) demandant à l’exécutif américain de faire en sorte que «le Liban récupère son indépendance de la Syrie qui l’occupe». Le texte insiste pour la mise en place «d’une nouvelle politique américaine visant à obtenir le départ du Liban de toutes les forces...