MAISON DE L'ARTISAN - L'enquête se poursuit Mirza délivre un mandat d'arrêt à l'encontre de Saba

La note détaillée présentée mardi par Me Sélim Azar l’un des avocats de l’ancien mohafez Nicolas Saba, n’a apparemment servi à rien. Au bout de quatre heures d’interrogatoire, le premier juge d’instruction de Beyrouth Saïd Mirza a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de Saba retenant les mêmes charges évoquées par le procureur de Beyrouth. Ces charges avaient pourtant fait l’objet de nombreuses critiques. Hier encore, Me Azar – qui a assisté à une partie de l’interrogatoire avant de céder la place au second défenseur de Saba, Me Nasri Maalouf – a rappelé qu’elles sont très vagues ce qui empêche son client d’y répondre et constitue une atteinte au droit de la défense. Pourtant, aussi bien le juge d’instruction que le procureur de Beyrouth ont accusé Saba de négligence dans l’exercice de ses fonctions, d’entrave à l’application des lois, d’abus de pouvoir, de présentation de faux documents officiels en affirmant qu’ils sont authentiques, tout en les utilisant avec d’autres personnes (sans autre précision) pour porter atteinte aux biens fonds publics. La liste est donc bien longue, mais le juge Mirza a interrogé Saba sur tous ces thèmes avant de décider son arrestation. Selon certaines sources, lorsque M. Mirza a demandé à l’ancien mohafez s’il avait déjà été condamné (ce qui constitue une question inévitable dans la procédure), Me Azar s’est insurgé affirmant que si cela avait été le cas, son client ne serait pas devenu mohafez de Beyrouth. De 10h15 à 14h30, Mirza a donc interrogé Saba. Il a ensuite étudié sa déposition pendant 45 minutes avant de délivrer un mandat d’arrêt à son encontre. Toutefois, les formalités de son transfert à la prison de Roumié ont été reportées jusqu’à aujourd’hui. Et, finalement, M. Saba a passé hier, sa dernière nuit aux arrêts du Palais de justice. Mirza poursuivra ce matin l’enquête dans l’affaire de «la maison de l’artisan» et il compte convoquer plusieurs témoins dans ce cadre.