IRAN- Le régime décide "un grand nettoyage" après la révolte des étudiants Le "printemps de Téhéran" n'aura duré que six jours

Exit «le printemps de Téhéran» qui n’aura duré que le temps d’un espoir, celui des milliers d’étudiants dont certains encourent la peine de mort pour avoir réclamé la libéralisation du régime des mollahs. En effet, les conservateurs au pouvoir ont annoncé le début d’un «grand nettoyage» au sein du pays, hier à Téhéran, au cours d’un grand rassemblement de centaines de milliers de personnes venues soutenir le système islamique secoué par six jours de manifestations en faveur de réformes démocratiques. Les personnes arrêtées lors des troubles des derniers jours qui ont donné lieu à des scènes d’émeutes ainsi que certains dirigeants de l’opposition appréhendés hier par les services secrets, ont été présentés comme des «criminels» et des «contre-révolutionnaires», passibles de la peine de mort. Tous les dirigeants conservateurs du régime étaient assis à même le sol aux premiers rangs de la foule sur le campus de l’université, qui sert tous les vendredis à organiser la prière hebdomadaire collective. Le grand absent de la journée a été le président réformateur Mohammad Khatami. Aucun portrait de lui n’était visible dans la foule, contrairement aux manifestations étudiantes où des milliers de jeunes chez qui il est très populaire portaient des affiches du président. Par ailleurs, devant les réactions en faveur des étudiants affichés par plusieurs pays étrangers, l’Iran a fermement mis en garde contre toute «ingérence». Après six jours de violentes manifestations, l’ayatollah Ali Khamenei a ordonné hier matin aux forces de sécurité et aux miliciens islamistes de réprimer les rassemblements non autorisés et «de rétablir l’ordre public». Cette reprise en main vise aussi à démentir les commentaires selon lesquels six jours de manifestations estudiantines ont ébranlé en profondeur un régime en mal de réformes. En fin de journée, hier, tout était calme à Téhéran.