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BUDGET - Les décideurs confirment leurs instructions Le débat sera animé mais pas tempétueux

De tous côtés, on confirme que les décideurs sont catégoriques : le débat du budget, qui s’ouvre le 12, devra se passer sans accroc majeur. La Chambre pourra certes critiquer le gouvernement mais sans outrepasser les lignes rouges. C’est-à-dire sans soulever des sujets trop délicats ni adopter un ton trop virulent. Et en fin de compte la loi de finances devra être adoptée à une large majorité. Rompez les rangs. Cela étant les opposants, les haririens en tête, restent résolus à soulever les thèmes suivants : – Qu’en est-il de la réforme administrative ? Qu’a-t-on fait pour corriger les effets des faux pas commis tant pour les évictions de hauts fonctionnaires que pour la désignation de nouveaux, erreurs reconnues en leur temps par le président du Conseil ? – Que fait le gouvernement pour corriger également les déparages manifestes de certains cadres de l’appareil judiciaire ? Où en sont les suites de l’affaire dite des antiquités qui a fait fuir de gros investisseurs injustement harcelés ? Qu’advient-il de l’histoire des dossiers prétendument volés du bureau d’un magistrat ? Le gouvernement entend-il rappeler à l’ordre les éléments, policiers ou judiciaires, qui convoquent des députés anciens ministres au mépris des lois sur l’immunité parlementaire ? – Où en est l’enquête sur la très grave affaire du massacre de quatre magistrats à Saïda ? Pourquoi n’a-t-on pas déjà intercepté et arrêté les suspects qui auraient été identifiés ? Va-t-on enterrer cette affaire, comme celle d’Abou Mahjane et pour les mêmes raisons de prétendue immunité des camps ? – Pourquoi le gouvernement ne répond-il pas franchement aux questions parlementaires qui lui ont été adressées au sujet du communiqué d’une source ministérielle publié par l’Ani ? Quelles sanctions ont frappé le coupable et pourquoi s’acharne-t-on à protéger son anonymat, alors que le président du Conseil a avoué que ce personnage a été effectivement identifié ? – En ce qui concerne le budget même, comment le gouvernement prétend-il rabaisser le taux de déficit alors qu’il ne cesse de lancer de nouveaux emprunts ? Sur ce dernier point cependant, et on les comprend, les haririens n’auraient pas l’intention de beaucoup insister. Car le déficit n’avait cessé de se creuser sous leur gestion. La loi de finances et le plan quinquennal qui l’accompagne à titre officieux ne devraient donc pas être trop écorchés. D’autant qu’après avoir obtenu la réduction de certaines taxes, notamment successorales, ce qui intéresse évidemment bien plus les nantis que les pauvres, la commission parlementaire des Finances et du Budget a approuvé presque avec enthousiasme les propositions gouvernementales. Et après le débat ? Le gouvernement promet de relancer la dynamique économique, avec le concours du déblocage de crédits que l’approbation de la loi de finances devrait permettre. Mais les députés, loyalistes compris, avouent leur scepticisme à ce propos. Ils soulignent que la crise actuelle, la stagnation, le marasme, la récession sont liés à des causes profondes qu’aucune action ponctuelle ne saurait traiter. Il s’agit d’abord de manque de confiance à cause du climat régional, de l’incertitude concernant la stabilité du Liban, du poids freinant de l’endettement public. Mais aussi de la lourde ponction quotidienne que subissent les finances du pays du fait de la présence d’une main-d’œuvre étrangère qui équivaut au tiers de la population libanaise et envoie l’argent récolté hors du pays. Les députés pensent dès lors que dans le meilleur des cas, c’est-à-dire dans la perspective d’une détente régionale commençant par la reprise des négociations, il faudra attendre l’automne de l’an 2000, après une éventuelle saison touristique d’été réussie, pour qu’un frémissement de redressement se fasse sentir.
De tous côtés, on confirme que les décideurs sont catégoriques : le débat du budget, qui s’ouvre le 12, devra se passer sans accroc majeur. La Chambre pourra certes critiquer le gouvernement mais sans outrepasser les lignes rouges. C’est-à-dire sans soulever des sujets trop délicats ni adopter un ton trop virulent. Et en fin de compte la loi de finances devra être adoptée à une...