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Actualités - CHRONOLOGIE

DOSSIER KURDE - Dénonciation du procès "inique" Les partisans d'Öçalan manifestent à Beyrouth

Plus de deux mille Kurdes ont investi la rue hier mercredi pour protester contre la condamnation à mort par la Turquie, le 29 juin, d’Abdallah Öçalan, le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Pour dénoncer un procès «inique», Adla quitte un instant la marche qui va en rangs disciplinés vers le siège des Nations unies, dans le centre-ville de Beyrouth, encadrée par les Forces de sécurité intérieure (FSI). «Les dés étaient pipés par le régime fasciste d’Ankara», lance-t-elle. La jeune fille est en nage dans son habit traditionnel, en colère aussi. Comme la foule d’hommes, de femmes et d’enfants venus, encadrés par les représentants du Front de libération nationale du Kurdistan (ERNK), branche politique du parti, crier en kurde et en arabe leur allégeance à leur «caïd». À grand renfort de drapeaux du PKK et de l’ERNK, banderoles et autres portraits d’Apo, «le Mandela des Kurdes». «Terroriste, terroriste Turquie !». Orchestrée par les organisateurs, la fureur monte aux abords de l’Escwa. «Öçalan ! Öçalan!». L’organisateur tape des mains. Docile, la foule suit, fait le signe de la victoire. «Notre âme, notre sang pour Öçalan !». Bahjate s’interrompt, risque une explication sur la présence des pompiers: «Des fois qu’on voudrait s’immoler par le feu, comme en Europe». «Pas de Kurdistan sans Öçalan !», entonne un autre, venu de Syrie, où le PKK a été reconnu «organisation terroriste» en octobre dernier. Ici, on reprend à la suite de l’organisateur : «On est qui ? On est PKK !» Soudain, un homme lâche: «S’ils exécutent Apo, Néron se réincarnera dans notre peuple. Nous mettrons le feu à la Turquie». Alors, pourquoi pas à son drapeau ? «Ce sont les directives du parti». Dans la fracture qui oppose désomais l’Armée populaire de libération du Kurdistan (ARGK), branche armée du PKK, et l’ERNK, les organisations kurdes du Liban, chapeautées par l’ERNK-Moyen-Orient, sont restées fidèles à Öçalan. De l’île-prison d’Imrali, le chef rebelle exhorte en effet ses militants au calme après sa condamnation à mort. Mais la branche armée a revendiqué lundi le plus meurtrier des attentats qui secouent depuis la Turquie : le mitraillage, jeudi dernier, d’un café au centre d’Elazig (est), qui avait coûté la vie à six personnes au moins. Le message au secrétaire général de l’Onu Kofi Annan remis hier par la délégation de l’ERNK à Najib Freiji, responsable du département de l’information, a même appelé à «un règlement pacifique du conflit avec la Turquie». Dehors, un groupe esquissait «la danse des guérilleros», sous les yeux de l’unité antiémeute postée à l’entrée de l’Escwa. Puis, les manifestants se sont dispersés dans le calme, la photo d’Apo sous le bras.
Plus de deux mille Kurdes ont investi la rue hier mercredi pour protester contre la condamnation à mort par la Turquie, le 29 juin, d’Abdallah Öçalan, le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Pour dénoncer un procès «inique», Adla quitte un instant la marche qui va en rangs disciplinés vers le siège des Nations unies, dans le centre-ville de Beyrouth, encadrée par les...