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Actualités - CHRONOLOGIE

CONSEIL DES MINISTRES - Décisions de routine hier Décentralisation administrative : nouveau report

Le Conseil des ministres réuni hier soir en son siège, place du Musée, sous la présidence du chef de l’État le général Emile Lahoud, n’a finalement pas approuvé le projet de loi sur la décentralisation administrative, comme l’avaient affirmé certaines sources ces derniers jours. La dernière mouture du texte élaborée par la commission ministérielle présidée par le ministre de l’Intérieur Michel Murr a été soumise aux membres du gouvernement. Compte tenu de l’importance du projet et de sa portée sur le plan national, certains ministres ont exprimé des observations qui seront examinées par la commission ad hoc avant l’adoption du texte final. Selon des sources généralement bien informées, les réserves et les observations qui retardent l’approbation du texte final portent principalement sur les prérogatives du mohafez de Beyrouth et sur celles de l’autorité locale prévue dans le cadre de la décentralisation. Certains ministres désirent en outre que soient définies clairement les limites entre la décentralisation purement administrative (se rapportant aux formalités étatiques de routine) et la décentralisation portant sur le développement socio-économique et culturel des régions. Autre fait marquant du Conseil des ministres d’hier : le chef de l’État a lancé un nouvel appel en vue d’une coordination étroite entre l’Exécutif et le Législatif. Pour sa part, le chef du gouvernement Sélim Hoss a dressé un tableau de la conjoncture économique présente en imputant les difficultés rencontrées sur ce plan aux retombées des quinze années de guerre. Aucune allusion n’a ainsi été faite à l’héritage laissé par M. Rafic Hariri. Signalons, enfin, que le ministre de l’Information Anouar el-Khalil a indiqué que l’électricité sera rétablie 24 heures sur 24 d’ici un mois et demi–ce que les divers responsables ne cessent de nous seriner depuis deux semaines, non défalcables semble-t-il de ce fameux mois et demi... À l’issue de la réunion, M. Khalil a indiqué qu’en début de séance, le chef de l’État a mis l’accent sur la nécessité de passer de la réparation provisoire de l’infrastructure abîmée par les Israéliens à celle du rétablissement définitif des services détruits. Il a en outre estimé que «la politique de transparence» suivie au niveau officiel a renforcé la confiance des Libanais dans l’État et les a poussés à poursuivre les donations en vue de la reconstruction de ce qui a été détruit lors des derniers raids de l’aviation israélienne. De manière générale, le président Lahoud a considéré que c’est «la sincérité et la franchise, au niveau de la parole et de l’action, qui caractérisent la vie politique au Liban, sans fausseté et sans que les intérêts privés ne passent avant l’intérêt général». Ces caractéristiques constituent, selon lui, le moyen idéal pour édifier l’État de droit et instituer une nation démocratique. Le président Lahoud s’est par ailleurs félicité de «l’entente» qui règne entre les ministres et les députés et «qui s’est exprimée, comme toujours, lors des réunions des commissions parlementaires». Il a appelé à «une coordination plus grande» entre le Parlement et le gouvernement lors du vote des projets de loi «qui sont dans l’intérêt du pays et du peuple», citant particulièrement le projet de budget. Le chef de l’État a ensuite mis l’accent sur le fait que les responsables doivent se consacrer tous à la chose publique, soulignant dans ce cadre la nécessité d’œuvrer en vue de servir les intérêts des Libanais et de faciliter les formalités administratives qu’ils entreprennent. Selon lui, il est tout aussi nécessaire de demander à tous les fonctionnaires de se montrer «polis, corrects et aimables» dans leurs rapports avec la population. Problèmes et remèdes De son côté, le Premier ministre a affirmé que «la crise sociale est la conséquence directe du climat de marasme économique qui règne dans le pays depuis le début des années 90». Selon lui, neuf ans après la fin de la guerre, le Liban n’a toujours pas été en mesure de retrouver la place prépondérante qu’il occupait avant 1975 dans l’économie de la région. D’autre part, le chef du gouvernement a estimé que les déficits budgétaires accumulés tout au long des années passées ont entraîné une hausse importante des taux d’intérêt, ce qui n’a pas manqué de se répercuter négativement sur la croissance. Il a en outre rappelé que la situation économique des pays arabes se caractérise aujourd’hui par une certaine morosité en raison des crises incessantes qui ont secoué le Golfe et de la baisse du prix du pétrole. M. Hoss a conclu en indiquant qu’au cours des derniers mois, l’État a dû réduire ses dépenses parce que le projet de budget n’avait pas été élaboré à temps par le gouvernement précédent. À ces problèmes, le Premier ministre préconise des remèdes susceptibles de résoudre en partie le marasme actuel en injectant des liquidités sur le marché, en l’occurrence, le vote du budget et l’émission de bons du Trésor destinés à rembourser les dettes de l’État. Mais, pour une véritable relance économique, les autorités comptent essentiellement sur la saison d’estivage ainsi que sur les investissements étrangers, arabes et occidentaux, a ajouté M. Hoss. Par ailleurs, le Conseil des ministres a approuvé des projets de décrets concernant notamment la modification de plans relatifs au tracé des autoroutes dans les banlieues de la capitale ainsi que dans les régions de Choueifate et de Khaldé. Le gouvernement a en outre décidé d’accepter un don de l’Agence américaine pour le commerce et le développement en vue d’encourager les investissements dans le pays. Répondant ensuite aux questions des journalistes, le ministre Khalil a indiqué que l’enquête se poursuit après les révélations faites par le député Moustafa Saad sur l’assassinat des quatre magistrats à Saïda et que les résultats seront communiqués au gouvernement. Sur l’intégration des enseignants à plein temps dans le cadre de l’Université libanaise, le ministre de l’Information a répondu que ce dossier sera examiné au cours du prochain Conseil. Concernant la décentralisation administrative, M. Khalil a déclaré que ce projet avait été examiné mais que, vu son importance, le ministre de l’Intérieur a demandé que la décision soit reportée pour permettre à certains ministres de formuler leurs remarques. Ce projet est extrêmement important, a ajouté le ministre Khalil, et sera transmis au Parlement le plus rapidement possible.
Le Conseil des ministres réuni hier soir en son siège, place du Musée, sous la présidence du chef de l’État le général Emile Lahoud, n’a finalement pas approuvé le projet de loi sur la décentralisation administrative, comme l’avaient affirmé certaines sources ces derniers jours. La dernière mouture du texte élaborée par la commission ministérielle présidée par le...