LIBAN-SUD - Pour les miliciens pro-israéliens , le retrait est inéluctable Démission de Lahd : démenti de l'ALS

La Voix du Sud, station de radio relevant de l’Armée du Liban-Sud (ALS), a catégoriquement démenti hier les informations en provenance de la région sur la démission du chef de cette milice, le général Antoine Lahd, de son poste et son intention de rejoindre sa famille réfugiée en France depuis plusieurs années, rapporte notre correspondant dans la Békaa-Ouest Saïd Maalaoui. La radio a affirmé que ces informations étaient «totalement fausses», sans donner plus de précisions. Pour sa part, l’Agence nationale d’information (Ani, officielle), qui s’est fait l’écho de ces rumeurs, a rapporté hier, en citant des témoignages recueillis à Tyr, que davantage de confusion s’est emparé des miliciens de l’ALS à la suite des informations sur la démission de leur chef, ce qui a accéléré les désertions. Selon l’Ani, les positions tenues par l’ALS à Hardoun, Tair Harfa, Chameh et Chihine, dans le secteur occidental de la zone occupée par Israël, ont été pratiquement désertées. L’agence ajoute que des officiers de la milice ont dû se mobiliser pour faire pression sur les miliciens afin de réintégrer ces positions. Toujours selon l’Ani, les forces d’occupation israéliennes auraient l’intention de former un comité militaire qui serait dirigé par un officier israélien afin de sauver ce qui reste des effectifs de l’ALS. De nombreux gradés de la milice auraient déjà obtenu des visas pour le Canada, poursuit l’agence. Notre correspondant note de son côté que les rumeurs sur la démission du général Lahd ne sont pas nouvelles. Citant des observateurs dans la région, il souligne qu’au point où en sont les choses dans la zone occupée, et dans la mesure où des retraits israéliens progressifs semblent aujourd’hui pratiquement assurés, le fait que M. Lahd démissionne ou pas ne revêt plus aujourd’hui une grande importance. Selon ces observateurs, les membres de l’ALS sont à présent convaincus du retrait final de l’armée israélienne. Pour eux, il ne s’agit plus que d’une question de temps. De plus, ajoute notre correspondant, les Israéliens auraient déjà jeté leur dévolu sur l’officier qui devra succéder au général Lahd pour le temps qui reste. Il s’agirait de l’actuel chef d’état-major de la milice, le colonel Karamallah Saïd, originaire de la région de Marjeyoun. Ce dernier détail a son importance, cette région devant semble-t-il être la dernière à être évacuée. Selon les indications actuellement disponibles, la deuxième étape de l’évacuation par les Israéliens du Liban-Sud, après le retrait de l’ALS de Jezzine, toucherait les positions qui demeurent dans le sud du caza de Jezzine ainsi que celles qui dominent la région de Nabatyeh, dans le secteur central, et enfin Hasbaya, dans le secteur oriental. Les Israéliens se replieraient ainsi sur un axe formé par les localités de Deir Mimas-Tell Nahas-Kleyaa-Ibl es-Saqi, presque aux portes de Marjeyoun. Plus à l’ouest, l’armée israélienne évacuerait ensuite la région comprise entre Bint Jbeil et Aitaroun. Après ces retraits, il ne resterait plus du territoire libanais sous occupation qu’une très étroite bande frontalière correspondant presque exactement au territoire dont disposait Saad Haddad, le prédécesseur du général Lahd décédé en 1983, lorsqu’il a proclamé son État en 1978, dans la foulée de la première invasion israélienne. Nous n’en sommes pas encore là, et pour le moment la réalité quotidienne au Liban-Sud demeure marquée par la violence. Hier, l’artillerie israélienne postée dans le secteur occidental est entrée en action contre des positions situées en face de la zone occupée près des localités de Majdel Zoun, Jeb Soueid et Rahrah. L’aviation israélienne a pour sa part survolé les secteurs occidental et central et simulé des raids sur certaines positions. De leur côté, le Hezbollah et le mouvement Amal ont revendiqué chacun une opération au cours des dernières quarante-huit heures contre des positions israéliennes et ont affirmé avoir provoqué des pertes dans les rangs adverses au cours de ces attaques.