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Actualités - ANALYSE

Les spéculations sur le sort du Cabinet se poursuivent Les parlementaires se disent résolus à mener le jeu à leur guise

Encore une fois, le président du Conseil, M. Sélim Hoss, se démarque du camp même des progouvernementaux. Tout comme il avait désavoué voici quelque temps le brûlot diffamatoire d’une «source ministérielle» dirigé contre l’ancien pouvoir, il laisse entendre maintenant que ce n’est pas l’équipe actuelle qui supervisera les législatives de l’an 2000. M. Hoss estime, en effet, que le Cabinet des élections ne devrait pas comprendre de candidats. Or l’actuelle formation comprend au moins quatre postulants quasi assurés : MM. Michel Murr (dont le rôle serait primordial, puisqu’il est en charge de l’Intérieur), Sleiman Frangié, Issam Naaman et M. Hoss lui-même. Sans compter d’autres membres technocrates ou anciens fonctionnaires qui pourraient être tentés de mettre à profit leur nouvelle notoriété pour faire carrière en politique. Les indications du chef du gouvernement viennent à temps pour apaiser l’agacement croissant de nombreux parlementaires. «Il est irritant, souligne l’un d’entre eux, d’entendre répéter par les loyalistes que le pouvoir n’a pas l’intention de changer l’équipe en place avant l’installation place de l’Étoile de la prochaine législature. On oublie un peu trop qu’en démocratie, le devenir des gouvernements dépend uniquement du Législatif et que l’Exécutif ou le régime n’ont rien à y voir. Du reste, qu’on se souvienne : l’an dernier, les loyalistes de l’époque, dont certains ont depuis retourné opportunément leur veste, soutenaient mordicus que M. Rafic Hariri et ses gens tiendraient les rênes jusqu’en l’an 2010». Oubliant que le changement n’est pas vraiment à mettre au crédit de la Chambre, oubliant aussi que jamais le Parlement n’a renvoyé un gouvernement sans mot d’ordre des décideurs, ce député insiste «sur la nécessité de respecter scrupuleusement les prérogatives du Législatif. Car nous sommes élus par le peuple, source de tous les pouvoirs et nous devons avoir dans l’esprit du système démocratique adopté par le Liban, plus de poids que l’Exécutif. C’est en base de notre accréditation, de la confiance que nous lui accordons, que ce dernier existe et fonctionne. Nulle autre que la Chambre ne peut traiter de la durée de vie d’un gouvernement. Les assertions, les fanfaronnades des loyalistes sont un défi au Parlement», affirme ce député qui, pour un peu, accuserait les progouvernementaux de subversion anticonstitutionnelle. Toujours est-il que le président Hoss a versé un baume sur ces ulcérations parlementaires, que la théorie justifie mais que la pratique rend dérisoires. D’autant que, comme les loyalistes se plaisent à le répéter, la prochaine Chambre ne devrait pas être à l’image de l’actuelle. «Car, indique un partisan du changement, il faut un Législatif en harmonie parfaite avec les orientations du nouveau régime». Et de préciser tout de suite que «cela ne veut pas du tout dire qu’on cherchera à écarter tout opposant potentiel. Mais qu’on tentera de mettre en place une Chambre qui soit mieux représentative et moins divisée sur des bases confessionnelles ou régionales. Dans une telle formule, l’opposition pourra pleinement s’exprimer, dans le cadre d’une mentalité rénovée où les objections seraient constructives plutôt que politiciennes». Quoi qu’il en soit, si M. Hoss ne change pas d’avis, son gouvernement n’aurait plus que neuf ou dix mois à vivre. Le temps de mettre au point la nouvelle loi électorale. Et de passer, pour commencer, l’épreuve du budget, dont le débat s’ouvre le 12 du mois en cours. Dans ce cadre, si la prise de position de M. Hoss sur le Cabinet des élections lui vaut un surcroît de sympathie de la part des parlementaires, il doit par contre être sur ses gardes en ce qui concerne les intentions de l’opposition. Car le président Rafic Hariri, qui avait songé un moment à jouer les abonnés absents, a finalement décidé de participer aux séances et mobilisé ses troupes à cet effet. En comptant aussi un peu sur la compréhension du président de la Chambre qui n’arrive pas à surmonter tout à fait les préventions que lui inspire le gouvernement actuel.
Encore une fois, le président du Conseil, M. Sélim Hoss, se démarque du camp même des progouvernementaux. Tout comme il avait désavoué voici quelque temps le brûlot diffamatoire d’une «source ministérielle» dirigé contre l’ancien pouvoir, il laisse entendre maintenant que ce n’est pas l’équipe actuelle qui supervisera les législatives de l’an 2000. M. Hoss estime, en effet,...