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Actualités - ANALYSE

Loi électorale et Liban-Sud : deux dossiers concomitants

Le ministre de l’Intérieur Michel Murr s’attend à l’adoption par le Parlement du nouveau projet de loi électorale avant la fin de l’année en cours, de sorte que la nouvelle législation entrera en vigueur une dizaine de mois avant le déroulement du scrutin législatif, prévu normalement au cours de l’été de l’an 2000. Mais un certain nombre de députés doutent que ce délai puisse être suffisant, en raison de l’agenda chargé qui attend l’Assemblée nationale à la rentrée d’octobre. La Chambre aura en effet dès l’ouverture de sa session ordinaire, en octobre, à se pencher sur l’examen du projet de budget pour l’exercice 2000, mais aussi sur d’autres projets prioritaires, comme la décentralisation et les municipalités, l’amendement de la loi sur le jugement des présidents et des ministres, celui de la loi portant création du Conseil constitutionnel, le projet de réorganisation du ministère de la Justice et peut-être aussi le texte relatif à la levée de l’immunité des magistrats, si les députés ne parviennent pas à l’adopter au cours de la session actuelle. On pense dans les milieux parlementaires que la nouvelle loi électorale ne pourra voir le jour qu’environ six mois avant la date des élections, et on estime que ce retard ne pourrait être que bénéfique, dans la mesure où les développements attendus d’ici là sur les scènes locale et régionale pourraient influencer dans un sens ou dans un autre le découpage électoral. Ainsi, les observateurs politiques font valoir que dans le cas où une relance des volets palestinien, syrien et libanais des négociations de paix aboutissait avant les élections à des accords sur des retraits israéliens des territoires occupés, et en particulier sur l’évacuation du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest, le découpage des circonscriptions électorales serait différent de celui qui serait adopté si des accords tardaient à être conclus et si la situation dans la partie méridionale du pays demeurait similaire à ce qu’elle est aujourd’hui. Ces mêmes observateurs vont jusqu’à affirmer qu’en cas d’accord sur les retraits et de début d’application de ces accords, le système qui aurait le plus de chance d’être pris en compte serait un découpage des mohafazats en deux circonscriptions chacune. Dans le cas contraire, les mohafazats seraient divisées en trois… L’explication que l’on donne dans ces mêmes milieux est que la nécessité de «contrôler la situation interne» serait encore plus forte en cas de retrait. Cela signifie qu’il faudrait, le cas échéant, assurer une législature dont l’extrême majorité appartiendrait à une même coloration politique, objectif qui ne saurait être atteint que si le gouvernement actuel supervisait le scrutin et formait des listes où les leaders «forts» s’allieraient pour faire passer à leurs côtés les candidats plus faibles dont l’élection serait souhaitée. Ces derniers savent pertinemment qu’ils n’auraient aucune chance d’être élus s’ils n’étaient pas pris sur ces listes. Voilà pourquoi ils s’emploient à faire campagne pour un découpage des mohafazats en deux circonscriptions, et non davantage, de sorte que leurs liens avec les têtes de liste et avec les pôles d’influence leur permettent toujours de réserver leur place à bord du «bulldozer électoral». Si les circonscriptions devaient être plus réduites géographiquement, ils perdraient cette possibilité face à des candidats plus populaires. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est donc en cas d’immobilisme au Liban-Sud que les élections pourraient revêtir un aspect plus «démocratique», estime-t-on de mêmes sources, rien n’empêchant dans ce cas que les mohafazats soient divisées en trois circonscriptions ou même que le caza soit adopté comme unité électorale.
Le ministre de l’Intérieur Michel Murr s’attend à l’adoption par le Parlement du nouveau projet de loi électorale avant la fin de l’année en cours, de sorte que la nouvelle législation entrera en vigueur une dizaine de mois avant le déroulement du scrutin législatif, prévu normalement au cours de l’été de l’an 2000. Mais un certain nombre de députés doutent que ce délai...