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Actualités - ANALYSE

Damas insiste pour une trêve sur le front intérieur

La situation régionale, qui est sur le point de se décanter avec le remplacement effectif de Netanyahu par Barak, reprend la vedette localement. Dans ce sens que Damas, agacé par l’inconscience puérile de ses pupilles libanais, leur tape sur les doigts en leur demandant de se tenir tranquilles. De laisser donc de côté les querelles intestines, les calculs d’intérêts et les manœuvres politiciennes qui prennent pour horizon les législatives de l’an prochain. Des sources fiables retour de Damas affirment que «les Syriens ne comprennent pas pourquoi les Libanais ne voient pas que l’heure est grave et nécessite une vigilance de tous les instants. On peut craindre en effet que des pressions soient exercées sur le Liban comme sur la Syrie, en avant-première des négociations, par le biais de provocations multiples, diplomatiques sans doute mais aussi sécuritaires ou même militaires. Barak n’est pas un numéro facile et les Américains sont pressés. Ce qui signifie qu’ils pourraient être tentés de faire plier la Syrie en la prenant par son côté faible, par le défaut de la cuirasse, c’est-à-dire par la situation qu’elle doit gérer au Liban, tant à l’intérieur que par rapport au dossier épineux du Sud. Le massacre des quatre magistrats à Saïda, l’agression israélienne du 24 juin illustrent bien le fait que ce pays reste le talon d’Achille de la Syrie. Dès lors, cette puissance tient beaucoup à ce que les Libanais décrètent une trêve sur le plan politique intérieur, pour offrir un front ressoudé et donner moins de prise au camp d’en face. Les Syriens s’étonnent que des pôles locaux continuent à se comporter de façon brouillonne, puérile, sans tenir compte du fait que les intérêts supérieurs du pays sont en jeu dans la phase qui s’ouvre maintenant». Ces sources ajoutent qu’il y a eu «des erreurs que l’on aurait pu si facilement éviter qu’on se demande si elles n’ont pas été commises exprès… En tout cas, avant que la suspicion ne gagne du terrain, les Syriens estiment que l’esprit de coordination devrait d’urgence se généraliser entre toutes les parties prenantes sur la scène libanaise, entre les pôles du pouvoir comme entre le camp loyaliste et l’opposition. Dans le même sens, nombre de leaders qui ont choisi une option d’attentisme, se mettant eux-mêmes sur la touche pour voir comment les choses allaient tourner, sont invités à sortir de leur inertie pour contribuer au rassemblement collectif de tous les potentiels autour de la légalité.» Cela étant, pour prendre un cas parmi d’autres, des sources différentes confirment que les efforts pour un rapprochement entre le pouvoir et le Parti socialiste progressiste de M. Walid Joumblatt n’ont encore marqué aucun progrès tangible. La démarche conciliatrice de M. Michel Murr, qui suivait des contacts entrepris par le directeur de la Sûreté générale, n’a pas connu de suites concrètes. M. Murr ne se décourage cependant pas et garde le lien avec les deux députés joumblattistes chargés du dialogue, MM. Marwan Hamadé et Akram Chehayeb. Ce dernier a de même eu un entretien récemment avec le général Jamil Sayyed. Mais ces échanges de vues butent toujours sur la prochaine loi électorale. Sur ce plan, politiquement vital pour son camp, M. Joumblatt ne peut pas beaucoup transiger. Il a littéralement besoin que les circonscriptions soient réduites. À la rigueur, indiquent les progressistes, il accepterait qu’au Mont-Liban tous les deux ou trois cazas forment une circonscription. Mais certainement pas, comme le pouvoir en a envie, que l’on retienne la formule élargie du mohafazat dans laquelle son leadership se perdrait. Et il semble, du moins d’après les sources retour de Damas citées plus haut, que le seigneur de Moukhtara puisse compter sur l’appui discret des décideurs. L’affaire reste à suivre. Et prouve, si besoin était, qu’à un an et quelque d’une échéance aussi importante intérieurement que les législatives, il est difficile de demander aux hommes politiques locaux d’oublier de telles préoccupations au nom de la priorité du dossier régional.
La situation régionale, qui est sur le point de se décanter avec le remplacement effectif de Netanyahu par Barak, reprend la vedette localement. Dans ce sens que Damas, agacé par l’inconscience puérile de ses pupilles libanais, leur tape sur les doigts en leur demandant de se tenir tranquilles. De laisser donc de côté les querelles intestines, les calculs d’intérêts et les...