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Actualités - CHRONOLOGIE

CONSEIL DES MINISTRES - L'action gouvernementale passée au crible Le Liban ne dispose d'aucune garantie

C’est un Conseil des ministres bien ordinaire, trop ordinaire, qui s’est tenu hier sous la présidence de M. Sélim Hoss. L’évaluation de la prestation politique du gouvernement et de la prestation administrative des services publics en ont occupé une bonne partie. Le Conseil des ministres a été l’occasion, pour le gouvernement, de réaffirmer son «attachement absolu» à l’arrangement d’avril – y compris à la possibilité, comme recours extrême, de représailles contre les civils israéliens, par des bombardements à travers la frontière si des civils libanais étaient pris pour cible par les Israéliens. Il s’est par ailleurs adressé aux deux parrains de cet arrangement, Washington et Paris, pour leur demander de le protéger et de faire en sorte qu’il serve à nouveau de cadre pour examiner les incidents militaires opposant l’armée israélienne et la résistance, dans la bande frontalière occupée. Mais comme l’a souligné en fin de réunion le ministre de l’Information Anouar el-Khalil, il est clair que le gouvernement libanais ne dispose, en ce moment, d’aucune garantie que les raids de jeudi dernier ne se renouvelleront pas. Clair donc que les opérations militaires contre l’occupation israélienne se poursuivent en ce moment sans le filet de sécurité de l’arrangement d’avril, qui en contenait les débordements toujours possibles. On apprend de diverses sources que la situation actuelle est suivie de près par le chef de l’État syrien, le président Hafez el-Assad, et que ce dernier est en contact téléphonique quotidien avec son homologue libanais. De sorte qu’un sommet libano-syrien pourrait se tenir à n’importe quel moment, si la nécessité s’en fait sentir. La coordination entre le Liban et la Syrie, sur d’autres plans, technique et informationnel, est également de mise. Le mouvement de générosité L’une des originalités de la réunion d’hier a consisté à apprécier le mouvement de générosité plus ou moins spontané qui a suivi les destructions opérées dans la nuit de jeudi dernier, par l’aviation de guerre israélienne. L’élan officiel et populaire qui s’est manifesté à la suite des raids israéliens meurtriers a été interprété comme l’éveil d’un sentiment de responsabilité national et le signe d’une relative confiance dans un régime qui veut faire de la transparence financière l’un de ses points forts. Sans cette confiance dans la destinée finale des biens déposés, nul ne se serait vraiment décidé à donner, souligne-t-on dans les milieux proches du gouvernement, dont l’autosatisfaction a quand même quelque chose de forcé et, en tout cas, de prématuré. L’évaluation des dégâts Une évaluation des dégâts a été établie, sur base des rapports effectués par les ministres Négib Mikati (Travaux publics) et Sleimane Traboulsi (Ressources). L’État aurait notamment à charge, en plus des dégâts infligés aus réseaux routier et électrique, d’indemniser la société Cellis, dont le commutateur de Jyeh, alimentant tout le Liban-Sud, a été détruit. Selon une source informée, une clause du contrat liant la compagnie Cellis et l’État prévoit ces indemnisations, en cas de dégâts provoqués par des actes de guerre. Les pertes essuyées par l’État, du fait des raids israéliens, ont été évaluées, en un premier temps, à plus de 30 millions de dollars, pour les seules stations de Jamhour et Bsalim, rappelle-t-on. Cellis, elle, annonce des pertes de 20 millions de dollars. Tous ces chiffres pourraient être revus à la baisse, maintenant que l’on voit plus clair, affirme-t-on de source ministérielle. Et, grâce aux dons publics qui se poursuivent, le déficit budgétaire, calculé cette année au plus juste, pourrait ne pas en pâtir. Et pour ne pas quitter le sujet budgétaire, on apprend que le chef du gouvernement a profité de la réunion d’hier pour demander aux ministres de préparer leurs budgets pour l’an 2000, de sorte que le prochain projet de budget soit prêt dès la fin septembre. Une façon de compenser le retard dans le vote du budget de 1999, qui devrait intervenir courant juillet. Au passage, M. Khalil devait balayer les objections que le député Jamil Chammas s’est cru en droit de faire au Parlement, en accusant M. Khalil Hraoui de faire traîner en longueur l’examen du projet de budget. Le vote du budget se fera sans retard, a-t-il assuré, le Parlement et le gouvernement sont d’accord là-dessus. Le débat sur ce budget doit commencer le 12 juillet, rappelle-t-on. Le ministre de l’ Information a enfin indiqué que le cas des enseignants du secondaire, qui boycottent la correction des épreuves officielles, n’a été évoqué qu’en passant, et que la question a été inscrite à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres. M. Khalil a, de même, regretté «les retards inadmissibles dus à la routine bureaucratique», qui ont empêché les employés de Télé-Liban de toucher leurs salaires de juin, et a promis que ce détail sera réglé aujourd’hui. Le Conseil est ensuite passé à l’examen de son ordre du jour et a pris les décisions suivantes : – Approuver un projet relatif à la Haute cour pour le jugement des présidents et des ministres. – Définir le montant des indemnités de logement mensuelles accordées aux fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères basés à l’étranger. – Accepter une aide offerte au Centre pédagogique pour la recherche et le développement. – Accepter une aide offerte par la société BAT à la Régie des tabacs et des tombacs. – Exempter des taxes douanières une aide accordée par la Jordanie au ministère de l’Agriculture. – Transférer l’ambassade du Liban en Allemagne de la ville de Bonn à la nouvelle capitale fédérale, Berlin. – Approuver le décret d’application permettant au gouvernement de payer les sommes dues par l’État aux hôpitaux privés, aux entrepreneurs, ainsi que les frais d’expropriation pour l’année 1998.
C’est un Conseil des ministres bien ordinaire, trop ordinaire, qui s’est tenu hier sous la présidence de M. Sélim Hoss. L’évaluation de la prestation politique du gouvernement et de la prestation administrative des services publics en ont occupé une bonne partie. Le Conseil des ministres a été l’occasion, pour le gouvernement, de réaffirmer son «attachement absolu» à...