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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Les financiers passent au crible la politique du governement Mikati :" Nous n'avions pas le choix "

La rencontre-déjeuner organisée hier à l’hôtel Le Gabriel par la Chambre internationale de commerce (CIC) avec le ministre du Transport Nagib Mikati, membre actif au sein de cette organisme économique plurisectoriel, s’est caractérisée par une totale transparence comme l’a souhaité l’invité d’honneur. Et pour cause. M. Mikati, qui a axé son discours davantage sur le rôle que le secteur privé devrait jouer au sortir d’une guerre de vingt ans que sur la politique de transport du gouvernement, a avoué, à son corps défendant, que la majoration de certaines taxes douanières va à l’encontre de l’esprit du plan quinquennal de redressement économique que le gouvernement rendra public dans peu de temps. S’il a dit être conscient du fait que l’application de cette mesure mettait dans l’embarras les industriels et les commerçants qui traitent avec des opérateurs étrangers, il a estimé que le gouvernement n’avait pas d’autre choix pour augmenter les recettes du Trésor en attendant la mise en œuvre de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Comme l’implantation du mécanisme de cette taxe nécessite un délai d’au moins deux ans, le gouvernement ne pouvait se résigner à un rôle passif. Pendant cette rencontre-déjeuner, à laquelle ont notamment participé le vice-président et le secrétaire général de la CIC, MM. Assaad Sawaya et Louis Hobeika, M. Adnan Kassar président de cet organisme étant retenu à l’étranger pour des raisons professionnelles, le ministre du Transport n’a pas eu droit qu’à des fleurs. Les participants à la rencontre n’ont ménagé ni le gouvernement ni le ministre du Transport accusés de tergiverser et leurs questions n’ont pas manqué quelque peu d’agressivité. À la question de savoir s’il avait omis par inadvertance de mentionner les projets concernant l’aéroport de Kleiyate, M. Mikati a simplement déclaré qu’il n’avait pas occulté cette question mais que malheureusement le gouvernement, à l’heure actuelle, n’avait pas de projet précis pour cet aéroport. Selon lui, le plan quinquennal s’articule autour de deux thèmes principaux : le règlement du problème de la dette publique et la relance de l’économie. Il a estimé que la conjoncture dans le pays se prête en ce moment à l’application de ce plan d’autant que «le choc engendré auprès de la population par les changements survenus à la tête de la présidence de la République et du gouvernement est à présent dépassé laissant la place à un dialogue rationnel entre les différents acteurs de la vie économique». Il a insisté sur l’importance de mettre les dossiers à caractère économique à l’abri des tiraillements d’ordre confessionnel, sectaire ou départemental, les Libanais étant pour l’instant incapables de dépolitiser totalement la vie économique. «Dans la dynamique de sauvetage enclenché par le gouvernement, le secteur privé est tenu d’assumer d’importantes responsabilités. Soit il décide de réagir en prenant des initiatives susceptibles de permettre une relance rapide de l’économie, soit il laisse l’État agir selon ses propres critères. Cette dernière option ne peut qu’entraîner une certaine restriction des libertés dans une économie de libre échange», a-t-il souligné. Le ministre du Transport a affirmé que la particularité du projet du budget de 1999 est le fait qu’il préconise, dans le cadre d’un règlement du déficit budgétaire, la généralisation d’un impôt juste sur les revenus et dans le cadre d’une solution plus globale, l’application du plan quinquennal dont les principaux objectifs se résument comme suit : redonner au secteur privé un rôle de catalyseur des rouages de l’économie, attirer les investissements en édifiant un État de droit solide et récupérer le potentiel humain qualifié qui s’est expatrié. «La mise en œuvre de ce plan ne peut se faire qu’en partenariat avec le secteur privé », a-t-il souligné, avant d’ajouter «qu’il s’agit là d’une opportunité historique pour sauver l’économie nationale. La réussite de ce plan tout comme son échec sont tributaires de nos agissements». Abordant d’une manière timide la politique de transport du gouvernement, M. Mikati s’est contenté d’affirmer que les responsables ambitionnent de construire un réseau routier qui lierait toutes les régions du pays avant de révéler que le gouvernement planche sur la création d’un holding dont la mission sera de gérer et de coordonner, «sur des bases exclusivement commerciales», les activités des différents ports et aéroports dans le pays. Plus d’une voix s’est élevée pour attirer l’attention du ministre sur le fait que le Liban apparaît comme la partie la moins privilégiée dans l’accord arabe de transit sur le transport terrestre issu des réunions de la Ligue arabe et que les dispositions des accords de Hamburg – dont le Liban est cosignataire – régissant le trafic maritime ne sont pas appliqués par les tribunaux.
La rencontre-déjeuner organisée hier à l’hôtel Le Gabriel par la Chambre internationale de commerce (CIC) avec le ministre du Transport Nagib Mikati, membre actif au sein de cette organisme économique plurisectoriel, s’est caractérisée par une totale transparence comme l’a souhaité l’invité d’honneur. Et pour cause. M. Mikati, qui a axé son discours davantage sur le rôle que...