YOUGOSLAVIE - Milsovic décapite l'opposition en limogeant Draskovic Clinton : Des frappes 24 heures sur 24

Alors que les efforts diplomatiques s’intensifiaient hier pour trouver une solution au conflit du Kosovo, Belgrade, consacrant les divergences au plus haut niveau de l’État yougoslave, a annoncé le limogeage du vice-Premier ministre Vuk Draskovic, auteur de récentes déclarations envisageant le déploiement d’une force internationale de paix dans la province. Parallèlement, les médias faisaient état de la signature d’un «accord de paix» conjoint entre le président serbe Milan Milutinovic et le chef modéré de la communauté albanaise du Kosovo, Ibrahim Rugova, à Pristina, la capitale provinciale. Sur le terrain, les morts, les destructions et l’afflux de nouveaux réfugiés soulignent plus que jamais l’urgence d’un règlement diplomatique qui s’avère «long et complexe», ainsi que l’a précisé à Berlin hier le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, pour qui le coût humain, côté kosovar, mais aussi côté serbe, est «inacceptable». Ces propos ont pris une résonance tragique avec les témoignages d’exactions recueillis parmi les milliers de fuyards, épuisés et les pieds en sang, arrivés hier en Macédoine où les camps sont saturés. Nombre d’entre eux ont affirmé que les forces serbes avaient encore massacré ces derniers jours des dizaines d’hommes. À Genève, le Haut-commissariat aux réfugiés a jugé que les témoignages étaient trop nombreux et concordants pour ne pas leur accorder la crédibilité qu’ils méritent. Sur le plan militaire, l’Otan – qui reconnaît ainsi sa cinquième bavure depuis le début des opérations – a admis qu’un de ses avions avait largué par erreur une bombe «intelligente», guidée au laser, sur des maisons de la ville serbe de Surdulica, tuant au moins 20 civils. L’Alliance a cependant poursuivi ses bombardements, qui vont aller en s’intensifiant «sans interruption, 24 heures sur 24», selon Bill Clinton, frappant à nouveau hier des sites pétroliers et des relais de télévision ainsi qu’un aéroport militaire situé à une dizaine de kilomètres de Podgorica, capitale du Monténégro.