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Actualités - ANALYSE

La majorité parlementaire serait favorable au caza Les concertations , une perte de temps , estime un prélat

Un dignitaire religieux de l’Est affirme que la majorité parlementaire, censée représenter le pays est favorable à la petite circonscription, c’est-à-dire au caza. Et ajoute que dès lors les concertations préliminaires élargies que le gouvernement prétend vouloir engager avec toutes les parties sont une pure perte de temps. D’autant que lorsqu’on entre dans les détails, les divisions s’accusent et les contradictions s’exacerbent. Chacun tire alors à hue et à dia, ce qui empoisonne le climat politique et met hors d’atteinte le consensus souhaité. Cette personnalité réfute «par les faits» l’argument des loyalistes relatif au brassage unificateur des communautés que l’adoption du mohafazat permettrait. En rappelant «entre autres exemples, le scrutin de 1996 dans une Békaa électoralement réunifiée. Le résultat a été de provoquer une lutte d’influence entre cités et de leadership confessionnel. De dresser Baalbeck contre Zahlé, les chiites contre les grecs-catholiques. Alors que quand les cazas étaient séparés chaque partie fraternisait volontiers avec l’autre». Pour ce prélat, «le mélange volontariste, artificiel, dans un même panier d’entités différentes les amène à prendre conscience d’antagonismes viscéraux dont le meilleur traitement reste en vérité l’oubli. Il ne faut pas réveiller les eaux dormantes. En restant chez soi, chacun garde sa tranquillité d’esprit et éprouve de ce fait même une grande mansuétude à l’égard de l’autre. C’est le système adopté pour les minorités ou les ethnies importées, dont on n’exige pas l’assimilation, par les pays anglophones ou germanophones. Alors que le système jacobin français, qui veut tout fondre dans le moule de l’État-Nation en imposant l’intégration des immigrés, obtient pour sa part des résultats négatifs, de la violence rentrée, des banlieues ingérables et se pose à lui-même un problème difficile». Revenant au cas libanais, la source citée souligne que «le principal critère à promouvoir est celui d’une vraie représentativité des élus par rapport à leur environnement immédiat. Il est évident que cela implique le recours à la petite circonscription. Désignés par des collectivités qu’on ne force pas à monter sur un même ring pour se combattre et qui dès lors ont naturellement tendance à se respecter mutuellement, à se vouloir réciproquement du bien, ces députés sont bien mieux à même de servir la cause d’une cœxistence bien comprise que des députés parachutés on ne sait où par on ne sait qui. Ainsi, aussi incroyable que cela puisse paraître, l’écrasante majorité des électeurs appelés lors des derniers scrutins à choisir au niveau du mohafazat ne savent le nom que d’un ou deux des nombreux députés de leur région. Où est la logique, où est la démocratie quand une personne ignore à qui elle a délivré mandat, qui parle en son nom, qui prétend défendre ses intérêts. Et puis comment voulez-vous qu’un député qui n’a aucune attache avec le terroir, aucune base populaire puisse se faire entendre et suivre quand il plaide pour le brassage ou autres vues de l’esprit». Ce dignitaire religieux relève ensuite «le danger des frustrations qu’on fait subir aux Libanais en les empêchant d’avoir des députés proches de leur cœur. Peut-on oublier, par exemple, la révolution de 1958 causée essentiellement par le fait qu’aux élections de 1957 le pouvoir de Camille Chamoun avait fait chuter des leaders hautement représentatifs comme Kamal Joumblatt, Saëb Salam, Ahmed el-Assaad et Abdallah Yafi…». Le prélat condamne également «le faux compromis consistant à adopter une circonscription plus petite que le mohafazat et plus grande que le caza. Car on se retrouverait alors sans représentativité pointue et sans brassage, fictif ou pas, non plus. Quels députés aurait-on, par exemple, si on mettait Jbeil et le Kesrouan ensemble, ou les deux Metn. Quels projets serviraient-ils, quels crédits se disputeraient-ils selon qu’ils viennent de l’une ou l’autre des régions jumelées artificiellement alors que leurs conditions ne sont pas concordantes».
Un dignitaire religieux de l’Est affirme que la majorité parlementaire, censée représenter le pays est favorable à la petite circonscription, c’est-à-dire au caza. Et ajoute que dès lors les concertations préliminaires élargies que le gouvernement prétend vouloir engager avec toutes les parties sont une pure perte de temps. D’autant que lorsqu’on entre dans les détails, les...