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Actualités - CHRONOLOGIE

Syndicats - Quarante-huit heures après le chambardement intervenu à la CNSS Abou Rizk démissionne de la présidence de la CGTL

Le patron de la CGTL Élias Abou Rizk a annoncé hier sa démission pour protester contre son éviction de la présidence de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), poste qu’il occupait depuis un mois. «Ma démission de la centrale syndicale est une réplique aux pressions exercées par les autorités qui ont conduit à mon éviction de la présidence de la CNSS», a précisé M. Abou Rizk, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), qui revendique 200 000 adhérents. Vendredi, le conseil d’administration de la CNSS, regroupant des représentants de l’État, du patronat et des ouvriers, a tenu une réunion extraordinaaire, en l’absence de M. Abou Rizk, et a élu à l’unanimité des présents, M. Maurice Abou Nader, candidat du gouvernement, au poste de PDG. M. Abou Rizk avait été élu le 19 mars à la présidence de la Caisse, à la grande surprise des autorités et à une courte majorité. Son élection avait été également dénoncée par les hommes d’affaires. Mais après son élection, M. Abou Rizk n’a pu réunir une seule fois le conseil d’administration de la CNSS en raison de l’absence des représentants de l’État, du patronat et d’une grande partie des représentants des syndicats qui l’avaient pourtant élu. M. Abou Rizk n’a cessé depuis de dénoncer publiquement «les pressions exercées pour empêcher la tenue du conseil d’administration» et a fait assumer au chef du gouvernement Sélim Hoss, la responsabilité «de la paralysie de l’instance suprême de la Caisse». Après sa démission de la tête de la CGTL, M. Abou Rizk a affirmé vouloir consulter ce lundi ses camarades de la centrale pour fixer une date afin d’élire un nouveau patron syndical. M. Abou Rizk, considéré jusque-là comme un partisan du régime du président Émile Lahoud, s’était attiré la colère du pouvoir parce qu’il avait ravi la présidence de la CNSS à M. Abou Nader. Le chef syndical avait manifesté son hostilité aux taxes sur l’essence, sur le tabac et sur les revenus, décidées le 8 avril par le gouvernement Hoss soucieux de renflouer les caisses de l’État. À son initiative, la CGTL avait appelé à manifester le 21 avril pour protester contre les taxes gouvernementales. Pendant ses activités syndicales, M. Abou Rizk s’était distingué par son hostilité farouche à l’ancien chef du gouvernement Rafic Hariri. Évincé en avril 1997 de la tête de la CGTL par une coalition pilotée par M. Hariri, il est réélu en juillet 1998 grâce à un renversement d’alliances. En effet, son retour avait été rendu possible après que le président du Parlement, Nabih Berry, et le ministre pour les Affaires des déplacés, Walid Joumblatt eurent décidé de rompre leur alliance avec M. Hariri. Le ministre du Travail de l’époque, Assad Hardan, avait appuyé ce retour après avoir farouchement combattu pendant des années M. Abou Rizk. Ce dernier a annoncé lui-même sa démission hier, au cours d’un meeting oratoire destiné à commémorer le massacre de Cana. Dans son discours, M. Abou Rizk a précisé que, «en raison des récentes pressions visant l’unité et la libre décision de la CGTL, et afin de préserver ma dignité personnelle et celle de cette institution, je soumettrai ma démission de la présidence et, en accord avec mes collègues de la CGTL, fixerai une date proche pour l’élection d’un nouveau président. Ce faisant, je n’éprouve aucun regret me rappelant les conseils de mon père qui m’a appris à préserver l’honneur et la dignité du Liban». L’Agence nationale d’information, quant à elle, a placé cette démission dans le cadre de la prochaine élection de six nouveaux membres du conseil exécutif de la CGTL «dont les conséquences sont de nature à changer l’équilibre des forces au sein du conseil exécutif». La CNSS D’autre part, le nouveau président du conseil d’administration de la CNSS Maurice Abou Nader a réaffirmé «la légalité, la légitimité et la démocratie» des élections de vendredi dernier, et assuré que c’était «la même démocratie qui avait porté Élias Abou Rizk à la présidence du conseil d’administration de la CNSS, qui l’en a, à présent, écarté». Questionné sur le programme futur de la CNSS, M. Abou Nader a répondu qu’il s’était déjà préparé à son nouveau poste et que tous les dossiers avaient été minutieusement étudiés, ainsi que «le nouveau plan directeur, la modernisation des lois de la sécurité sociale, la réforme de l’administration, l’investissement des fonds, les prestations à offrir». M. Abou Nader a ajouté que, «quand les trois parties en présence se retrouvent, à savoir le conseil d’administration de la CNSS, les représentants du patronat et ceux des salariés, ils parviennent nécessairement à un dénominateur commun qui sera en fait une stratégie de redressement de la CNSS».
Le patron de la CGTL Élias Abou Rizk a annoncé hier sa démission pour protester contre son éviction de la présidence de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), poste qu’il occupait depuis un mois. «Ma démission de la centrale syndicale est une réplique aux pressions exercées par les autorités qui ont conduit à mon éviction de la présidence de la CNSS», a précisé M....