Vie estudiantine - Réunion à la faculté d'ingénierie de l'AUB Les aînés à la rescousse des cadets

Le comité estudiantin de la faculté d’ingénierie et d’architecture de l’Université américaine de Beyrouth (AUB) a organisé, hier, une rencontre entre les principaux responsables du mouvement estudiantin des années 69 à 74 et des étudiants de diverses universités (AUB, USJ et UL). Ce débat s’est tenu au College hall de l’AUB. Il a été notamment question de l’expérience et des enseignements tirés de cette période. C’est dans le but de réorganiser et de réunifier le mouvement estudiantin que les responsables du mouvement estudiantin des principales formations politiques des années 60 à 70 ont été conviés à dialoguer avec les jeunes d’aujourd’hui. M. Issam Khalifeh, président de l’union des étudiants de l’Université libanaise à cette époque et professeur à l’UL actuellement, a tenu à rappeler l’importance des jeunes dans la société libanaise d’aujourd’hui (54 %). Il a par ailleurs noté la différence entre l’esprit qui animait les jeunes des années 60 et 70 et celui des jeunes d’aujourd’hui rappelant qu’à cette époque-là les étudiants avaient la conviction qu’ils «pouvaient changer le cours de l’histoire». «Leur rôle s’étendait du niveau estudiantin pour atteindre le niveau national», a-t-il dit. M. Khalifeh a souligné que «l’union nationale des étudiants de l’UL regroupait des étudiants de tendances politiques différentes mais qui s’étaient unifiés dans l’intérêt du Liban». M. Charles Ghostine, chef du comité estudiantin du Parti national libéral et secrétaire général de l’union des étudiants de la faculté de droit de l’USJ à cette époque, a voulu mettre en relief l’impact des événements internationaux de cette période (guerre froide, défaite des Arabes dans la guerre des 6 jours, la mort de Abdel Nasser et les évènements de mai 68) sur le mouvement estudiantin. Et d’ajouter «L’UL a été à la base du mouvement, qui a connu son apogée durant la période s’étalant entre 1970 et 1973, mais les divergences politiques grandissantes ont eu raison de son unité». M. Saadallah Mazraani, ancien responsable de l’organisation estudiantine du Parti communiste et actuel secrétaire général adjoint du PC, a exposé son expérience personnelle durant les années 60 à 70 en insistant sur l’importance d’un mouvement unifié et regroupant des étudiants de diverses opinions politiques. M. Michel Samaha ancien chef du comité estudiantin des Kataëb a noté que l’effet du mouvement estudiantin sur les différents partis politiques de l’époque était très important. M. Samaha a souligné que ces comités «dictaient leurs lois au sein des partis». L’ancien ministre a conclu en donnant plusieurs conseils aux jeunes étudiants. Il a notamment incité les jeunes à s’unir derrière la «résistance libanaise islamique» au Liban-Sud et à «s’unifier dans le but de construire un état de droit». M. Nassir el-Assaad, ancien responsable de l’organisation de l’action communiste, a dressé un bilan de la période s’étalant de 1960 à 1970. L’union autour de l’UL, la défense des libertés et le dialogue entre les différents courants politiques sont d’après M. el-Assaad les principaux aspects positifs de cette période. Alors que l’aspect négatif se résumerait principalement aux effets qu’a eus cette période sur l’Université libanaise. À la suite de ces interventions, un débat a eu lieu entre les participants et les étudiants présents. Ces derniers ont essayé de mieux comprendre l’action des étudiants des années 70 et d’en tirer les enseignements nécessaires.