Liban-Sud - Satterfield reçu à Baabda Lahoud réaffirme son rejet de toute atteinte à l'unité du volet libano-syrien

Le chef de l’État Émile Lahoud a réaffirmé hier devant ses visiteurs, parmi lesquels l’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth David Satterfield, l’attachement du Liban aux arrangements d’avril 1996, qui enjoignent aux belligérants au Liban-Sud d’épargner les civils, ainsi que son rejet de toute initiative susceptible de porter atteinte au principe de la «concomitance des volets» entre le Liban et la Syrie. Les propos de M. Lahoud ont été rapportés par un député de Baalbeck-Hermel, Ismaïl Succariyé, qui a été reçu par le chef de l’État. «Le Liban rejette toute mesure de nature à contrecarrer, même partiellement, la concomitance des volets libanais et syrien et d’avoir des répercussions négatives sur la position unie (des deux pays)», a dit M. Lahoud, cité par M. Succariyé. «La position du Liban est claire. Elle est en harmonie avec la Syrie dans son attachement à la résolution 425 (du Conseil de sécurité de l’Onu) et dans son refus de toute alternative au retrait inconditionnel d’Israël» du Liban-Sud, a-t-il ajouté. Ces précisions du chef de l’État, après celles formulées la veille par le chef du gouvernement Sélim Hoss, au cours de la séance du Conseil des ministres, interviennent dans un contexte marqué par de nouvelles menaces israéliennes au Liban-Sud, qui ont fait l’objet de «messages urgents» remis mardi par M. Satterfield à M. Hoss ainsi qu’au président de la Chambre Nabih Berry. À Baabda, on indique que l’entretien entre M. Lahoud et le diplomate américain a porté sur «les développements régionaux et au Liban-Sud», sans faire état d’un quelconque message de Washington. M. Satterfield avait notamment fait savoir à MM. Hoss et Berry que l’État hébreu était déterminé à «frapper durement» le Hezbollah à la suite de l’attaque à l’explosif perpétrée lundi contre les forces d’occupation à proximité d’Arnoun, et dans laquelle un militaire israélien a trouvé la mort. Le diplomate avait également transmis une demande d’Israël relative au stationnement d’une position permanente de l’armée libanaise à Arnoun, ce qui aurait pour effet d’empêcher le Hezbollah d’utiliser cette localité pour lancer des attaques contre les troupes israéliennes basées au château de Beaufort, qui surplombe la localité. Beyrouth ayant rejeté cette demande, Israël procédait dès l’aube de mercredi à l’acheminement de renforts à l’est d’Arnoun.