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Actualités - ANALYSE

Structures - La préparation du plan quinquennal se poursuit La fusion des ministères revient sur le tapis

Parce qu’il est bien obligé de respecter les formes, le gouvernement peaufine actuellement l’exposé des motifs qui doit accompagner le projet de lois de finances transmis à la Chambre. Parallèlement, il prépare le fameux plan quinquennal de redressement en s’efforçant à ce propos, dit un ministre, «de faire en sorte que les contradictions entre le budget 98 et le plan quinquennal ne soient pas trop flagrantes». Et d’avouer dans un soupir que «les tiraillements au sein du gouvernement sur les options budgétaires fiscales pour l’année en cours nous ont obligés à un arrangement, un compromis conçu en dehors des règles générales qui structurent le plan quinquennal». Un label d’ailleurs un peu singulier : en général un plan d’État à terme, triennal ou quinquennal, est d’ordre économique et non pas financier comme c’est le cas présentement ici. Toujours est-il qu’au moment où le pouvoir s’efforce d’amorcer l’assainissement des finances publiques, un problème d’organisation intérieure revient sur le tapis. Il s’agit de la fusion ou plutôt de la re-fusion des ministères disloqués sous le précédent régime. En effet, M. Mohammed Youssef Beydoun, le ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, qui est aussi ministre de l’Enseignement supérieur et de la Culture, comme il est ministre de l’Enseignement technique et professionnel, a adressé au président du Conseil une note demandant formellement que tous ces portefeuilles qu’on a eu l’amabilité de lui confier soient de nouveau réunis en un même département , comme ils l’étaient auparavant. Par simple respect de la logique, souligne l’intéressé. Une logique qui voudrait du reste en principe qu’on sépare la Culture du reste, comme cela se fait partout ailleurs. Mais c’est là un détail. Et un autre détail est que ce n’est certainement pas pour n’avoir plus à signer tous les matins trois courriers mais un seul que M. Beydoun effectue cette démarche. C’est parce que la réunification des services lui permettrait de les restructurer, de les dépoussiérer, de les dynamiser, de les moderniser, ce dont ils ont grandement besoin à son avis. Par son initiative, M. Beydoun montre en réalité que, comme Clemenceau jadis, il pense qu’un projet confié aux soins d’une commission ministérielle peut être considéré comme enterré. En effet, autre détail qui passe inaperçu, le pouvoir a, il y a quelque temps, chargé on ne peut plus officiellement une commission d’étudier et de résoudre le problème du nombre, des appellations et des attributions des ministères. Cette instance dirigée par le vice-président du Conseil, M. Michel Murr, est formée des ministres de la Justice, des Finances, des Télécoms et des Transports, MM. Joseph Chaoul, Georges Corm, Issam Naaman et Nagib Mikati. Cela n’étonnera personne d’apprendre que l’auguste commission ne s’est jamais, au grand jamais, réunie. Cela sous l’imparable prétexte que l’un de ses membres, M. Corm, s’est trouvé jusque-là trop accaparé par la préparation du budget et du plan quinquennal. Et comme on parle aujourd’hui à son propos sinon de démission du moins d’une mise volontaire sur la touche, il y a de fortes chances pour que la commission sur les ministères reste lettre morte. D’où l’impatience de M. Beydoun. Cela sans compter que nombre de politiciens soulignent, à tort ou à raison, que la question de l’organigramme du Cabinet, de la répartition des ministères touche aux structures du système. Qu’elle est donc trop importante pour être traitée au niveau d’une commission dirigée par le vice-président du Conseil et que c’est le chef du gouvernement lui-même qui devrait s’en charger. Ces politiciens, qui indiquent que M. Beydoun partage leur avis, ajoutent que la commission ministérielle devrait fonder ses conclusions sur les rapports techniques que lui remettraient des commissions de fonctionnaires constituées dans les départements concernés. Ils concluent en soulignant qu’il est absurde et malsain d’élaborer un plan quinquennal sans avoir d’abord finalisé la refonte de l’organigramme des ministères ainsi que celle des offices autonomes appelés à disparaître ou à fusionner. Surtout que certains de ces organismes risquent d’être privatisés…
Parce qu’il est bien obligé de respecter les formes, le gouvernement peaufine actuellement l’exposé des motifs qui doit accompagner le projet de lois de finances transmis à la Chambre. Parallèlement, il prépare le fameux plan quinquennal de redressement en s’efforçant à ce propos, dit un ministre, «de faire en sorte que les contradictions entre le budget 98 et le plan quinquennal ne...