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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Congrès - Conférence du professeur Pierre Potier Les plantes, racines d'une grande médecine

«Tout ce qui est naturel n’est pas forcément bon», c’est par cette phrase que le professeur Pierre Potier, spécialiste international en chimie des plantes, a entamé la conférence sur les médecines naturelles qu’il a donnée hier au campus des sciences médicales de l’Université Saint Joseph. Pharmacien, docteur ès-sciences en physique, membre de l’Académie des sciences et de l’académie nationale de pharmacie, l’invité de marque de l’Ordre souverain de Malte à Beyrouth et de l’Université Saint-Joseph, le professeur Potier, a essayé, durant la conférence qui avait pour thème les “Médicaments d’origine naturelle, ligne de recherche pour le futur”, d’exposer toutes les nouvelles méthodes scientifiques mises au point pour connaître les principes actifs majeurs contenus dans les plantes. Ceux-ci entreraient dans la composition des nouvelles formules, conçues dans la fabrication des médicaments. Ce qui n’est pas révolutionnaire, car du sorcier primitif au chimiste moderne, en passant par l’herboriste et l’apothicaire, tous ont venté les vertus des plantes dans la pharmacopée. Le Pent-Sao, texte chinois qui remonte à plus de 4 500 ans, et qui dresse une liste détaillée de produits utilisés par les médecins de cette époque, le confirme clairement. L’orientation des recherches du professeur Potier jette un pont essentiel entre les thérapies les plus sophistiquées et la médecine naturelle. Or, si la pharmacie classique a occupé pendant près d’un siècle le devant de la scène, elle a, a-t-il estimé, peu à peu laissé apparaître des effets secondaires indésirables, parfois même néfastes qui incitent aujourd’hui à la prudence. Quant aux médicaments de «santé», fruits de la «médecine au naturel», ils proposent des traitements de fond, dépourvus d’effets secondaires, qui s’attaquent à des problèmes chroniques sans agresser l’organisme. Le professeur Potier a souligné, dans sa conférence, que l’opium et l’arsenic étaient presque toujours présents jadis dans la composition des médicaments. Et d’ajouter que les vétérinaires, notamment en Autriche, continuent encore de nos jours à traiter les chevaux à l’arsenic. «Par ailleurs, du chanvre indien, plus connu sous le nom de “haschisch”, on a extrait le tétrahydrocannabirol, qui s’est avéré être très efficace dans le traitement des douleurs atroces ressenties au cours des phases avancées du cancer», a-t-il poursuivi. Le professeur Potier a également souligné que «depuis une dizaine d’années, un composé baptisé cyclosporine A et B, et qui a révolutionné les greffes d’organes, a été découvert dans un champignon ramené de Suisse». Dans ce même contexte, les travaux du professeur Potier ont abouti à la découverte de plusieurs médicaments anticancéreux à base de substances naturelles. On cite en particulier le «taxotère» découvert lors de la synthèse du Taxol, dont le précurseur a été trouvé par le professeur Potier dans les feuilles de l’arbre d’If, et de la navelbine isolée de la pervenche de Madagascar. Il est vrai que de tout temps, les plantes étaient à l’origine d’authentiques médicaments. Néanmoins, il a fallu des siècles d’évolution, de connaissances et de progrès techniques pour que l’homme redécouvre la nature.
«Tout ce qui est naturel n’est pas forcément bon», c’est par cette phrase que le professeur Pierre Potier, spécialiste international en chimie des plantes, a entamé la conférence sur les médecines naturelles qu’il a donnée hier au campus des sciences médicales de l’Université Saint Joseph. Pharmacien, docteur ès-sciences en physique, membre de l’Académie des sciences et de...