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Actualités - ANALYSE

Intervention pressante des décideurs Trêve sur le front intérieur jusqu'aux élections israéliennes

Comme d’un coup de baguette magique, la tempête soulevée par le rapport de la Cour des comptes s’est apaisée. Sur intervention pressante, on s’en doute, des décideurs qui ont d’urgence calmé le jeu. En faisant valoir que ce n’est pas le moment de s’amuser à déstabiliser la scène locale, la situation régionale restant des plus délicates. C’est sur cette base que M. Nabih Berry s’est entretenu récemment avec le président Rafic Hariri puis, jouant les go-between, avec le président Sélim Hoss. En clair, Damas a fortement conseillé à tous les protagonistes, de fixer leur attention d’une manière positive sur la crise économique autant que sur les développements régionaux. Et d’observer une trêve politique jusqu’aux toutes prochaines élections israéliennes, dont les résultats devraient conditionner la reprise du processus de paix et des négociations de Wye Plantation. Selon une personnalité qui revient des bords du Barada, «les Syriens, lors de l’avènement du général Lahoud, ont fait savoir à tous qu’ils n’interviendraient plus dans les tiraillements interlibanais. Ils ont cependant été obligés de sortir de leur réserve en constatant que les disputes avaient repris de plus belle, compromettant la stabilité politique de ce pays et entraînant une pénible crispation socio-économique. Le fait que Baabda ne peut se désolidariser du gouvernement dans sa bataille avec l’opposition et ne peut donc jouer les conciliateurs a donc conduit Damas à assumer derechef ce rôle lui-même. Non sans regret d’ailleurs car les développements intérieurs au Liban affectent la confiance et l’optimisme, au-dehors comme à l’intérieur, que l’avènement d’un nouveau régime ainsi que la formation d’un Cabinet “propre” avaient suscités. Il y a eu des bévues, des dérapages et le fait que les dirigeants aient reconnu rapidement leurs erreurs ne suffit pas pour leur redonner le crédit perdu». Selon cette source, «Damas a directement conseillé au pouvoir libanais comme à la nouvelle opposition d’arrêter les hostilités». Ce qui laisse sous-entendre que le débat sur le budget ne devrait pas être particulièrement houleux. Du reste, le chef du Législatif, M. Nabih Berry, retour de la capitale syrienne, a invité les différentes parties à se contenter de s’expliquer sous la coupole du Parlement, où les choses restent sous contrôle en évitant l’escalade. M. Berry, qui a effectué une visite de plusieurs jours à Damas pour s’entretenir notamment avec le vice-président de la République syrienne, M. Abdel Halim Khaddam, ainsi qu’avec le chef du gouvernement, M. Mahmoud Zohbi. De source informée, on croit savoir qu’au cours de ces échanges, M. Berry s’est montré relativement volubile, exposant longuement ses positions et détaillant différentes plaintes devant ses interlocuteurs. Il aurait notamment tenu à relever qu’à son avis, le chef du gouvernement n’est pas assez coopératif et évite de bien coordonner ses mouvements avec ceux du Parlement, sous prétexte qu’il veut éviter le style troïka. Toujours selon les mêmes sources, M. Berry aurait lancé à ses interlocuteurs syriens : «Ne trouvez-vous pas étonnant que M. Hoss n’ait eu avec moi depuis sa désignation que deux rencontres ? L’importance des problèmes traités actuellement sur la scène libanaise, la gravité comme la sensibilité des dossiers soulevés nécessitent en réalité des réunions régulières entre les têtes des pouvoirs, surtout en cette phase d’étude du budget». Toujours selon les mêmes témoins, M. Berry pense en réalité que M. Hoss continue à avoir les mêmes obsessions que lorsqu’il était sous le président Gemayel à la tête d’un gouvernement dont lui-même ainsi que M. Walid Joumblatt faisaient partie. C’est-à-dire que M. Berry estime que M. Hoss continue à craindre, comme après le coup de force du 6 février 1984, que les chiites ne raflent Beyrouth aux sunnites. C’est cette tension sous-jacente entre pôles du pouvoir, ajoutée à la crispation provoquée par la rivalité Hoss-Hariri, qui a donc porté les Syriens à calmer le jeu.
Comme d’un coup de baguette magique, la tempête soulevée par le rapport de la Cour des comptes s’est apaisée. Sur intervention pressante, on s’en doute, des décideurs qui ont d’urgence calmé le jeu. En faisant valoir que ce n’est pas le moment de s’amuser à déstabiliser la scène locale, la situation régionale restant des plus délicates. C’est sur cette base que M. Nabih...