Yougoslavie - La Russie et l'Alliance discutent d'une solution négociée L'Otan réclame 300 avions supplémentaires

Les menaces de «guerre européenne ou mondiale» proférées la semaine dernière par Boris Eltsine auront porté leurs fruits. La Russie jusqu’alors marginalisée, voire humiliée, revient à grands pas sur le devant de la scène diplomatique dans le conflit yougoslave. Les bombardements alliés continuent mais le règlement politique est activement recherché avec les autorités russes pleinement réinsérées dans le processus. Hier matin à Oslo, la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright rencontrait le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov. Ce dernier a qualifié cet entretien de «très utile» à l’issue de discussions qui ont abouti à un accord de principe sur une solution négociée, sans cependant que les deux parties parviennent à s’entendre sur les moyens d’y parvenir, Belgrade rejetant toujours la présence de forces internationales au Kosovo. En attendant, l’Otan ne relâchait pas la pression militaire et poursuivait ses frappes pour la 21e journée consécutive. Le commandement suprême des Alliés a par ailleurs demandé aux États-Unis, qui se préparent à débloquer des fonds d’urgence pour aider à l’effort militaire, de fournir 300 avions supplémentaires pour intensifier les raids et ôter ainsi au président Milosevic toute velléité de poursuivre ou d’étendre la confrontation aux pays limitrophes à la Yougoslavie. En effet, des forces militaires serbes auraient essayé hier d’envahir des villages du nord-est de l’Albanie. Cependant, et après de violents affrontements avec les gardes frontières soutenus par les populations civiles, les unités yougoslaves auraient battu en retraite. Ces tentatives ont été confirmées par le porte-parole de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. «Des militaires serbes sont entrés dans la localité de Kameniça et plusieurs maisons du village sont en flammes», a précisé le porte-parole.