Vendredi Saint Les prélats orthodoxes dénoncent les frappes de l'Otan en Yougoslavie

Les traditionnelles manifestations à l’occasion du Vendredi Saint de la communauté orthodoxe ont été organisées partout au Liban. Ce sont les archevêques de la communauté, Mgr Élias Audeh à Beyrouth, Élias Korban à Tripoli, Élias Kfoury à Rachaya et Boulos Bandali à Cheikh Taba au Akkar, ainsi que d’autres dignitaires dans d’autres localités, notamment à Tyr, Batroun, Baynou, Rahbé, Halba, Bazbina, qui ont présidé aux cérémonies de la crucifixion et de la mise au tombeau du Christ. Certains des prélats orthodoxes n’ont pas manqué d’évoquer dans leur homélie le drame de la Yougoslavie et d’établir un parallèle avec le drame du Liban. «Nous condamnons les drames qui se déroulent actuellement en Yougoslavie, les génocides, les déplacements, les destructions des infrastructures civiles et les persécutions dont sont victimes toutes les populations qu’elles soient serbes ou kosovares», a commencé par dire Mgr Korban. Il a ajouté : «Nous condamnons aussi l’intervention militaire de l’Otan, dont les pays ont concocté toute cette opération criminelle qui vise à démembrer le pays pour le transformer en une série de petites entités confessionnelles». À partir de ce raisonnement, Mgr Korban rappelle l’injustice que le Liban subit à cause de l’occupation israélienne. «Si l’Otan est aussi soucieuse qu’elle le dit des libertés et des droits de l’homme, pourquoi ne fait-elle rien pour mettre un terme à l’occupation israélienne qui nous fait subir les pires atrocités chaque jour, pourquoi ne fait-elle rien en Palestine ? Est-ce que le peuple palestinien n’a-t-il pas le droit à l’autodétermination et à un pays, lui dont les droits ont été spoliés et qui continuent de l’être ?», a notamment rappelé Mgr Korban. À Rachaya, Mgr Kfoury a prié pour la paix «au Liban et dans les Balkans» et s’est déclaré attristé du cours suivi par la légalité internationale. «Que reste-t-il de cette légalité internationale, au nom de quel droit des villes et des villages paisibles sont-ils bombardés ? Avec de tels actes, cherche-t-on vraiment à défendre les droits de l’homme ? Au nom de quelle justice des personnes sont-elles chassées de chez elles au Liban, en Palestine, au Kosovo et dans d’autres pays, et pourquoi cette grande armada de l’Otan n’est-elle pas parvenue à empêcher le déplacement de toutes ces populations ?», s’est notamment demandé Mgr Kfoury.