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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Le CLES pour s'occuper des enfants oubliés

Le Centre libanais d’éducation spécialisée (CLES), une association fondée par des Libanais du pays et d’outre-mer, s’est donné pour objectif de s’occuper des enfants souffrant de troubles d’apprentissage, «véritables enfants oubliés du Liban», comme le constate Carmen Chahine Dahdah, sa présidente. Un centre de guidance est prévu pour octobre et une école spécialisée, «Les Blés d’or», dont la date de création n’a pas encore été fixée, sera jumelée à l’établissement du même nom en Belgique. Deux experts belges ont traité hier, lors d’une conférence organisée par le CLES à l’auditorium de la banque Byblos, de l’éducation spécialisée adaptée notamment aux enfants victimes de troubles instrumentaux : dyslexie, dysorthographie et dyscalculie (difficulté dans l’apprentissage de l’orthographe et du calcul), déficit d’attention ou déficit de la mémoire, hyperactivité, hypoactivité. Les experts sont Marianne Klees, psychologue et logopède, professeur à l’Université libre de Bruxelles, et Xavier Otte, directeur des «Blés d’or» qui sera jumelé à l’école au Liban. La présidente du CLES et Marie-Claude Rahmé, qui sera la directrice de l’établissement, étaient également présentes. Le centre de guidance pourra diagnostiquer précocement les troubles d’apprentissage chez les enfants. L’école, elle, permettra de scolariser les enfants dans un système d’instruction qui intègre leur programme adapté scolaire tout en l’adaptant aux difficultés des élèves. Ceux-ci seront suivis parallèlement par une équipe thérapeutique. Ils seront réintégrés dès qu’ils seront aptes à gérer leur problème dans un établissement traditionnel. Un point important a été soulevé par Mme Chahine : «Plus tôt les troubles d’apprentissage sont détectés, plus l’enfant pourra être aidé efficacement ». «C’est pour cette raison, a-t-elle ajouté, et pour offrir une ébauche de solution que le CLES cherche dans un premier temps à informer, à implanter dans un second temps, un centre de guidance et une école pilote individualisée». Au Liban, les enfants ayant besoin d’une instruction spécialisée seraient, selon elle, au nombre de 10 000, soit 3 % des jeunes inscrits au primaire. Parlant de sa longue expérience, anecdotes et exemples à l’appui, Mme Klees a souligné que «ces enfants ne perçoivent pas les choses aussi rapidement que les autres et n’ont pas le même sens de l’observation». «Si les adultes comprennent que ce n’est pas une preuve de manque d’intelligence, et que l’enfant a besoin d’apprendre autrement bien que moins vite, ils auront une réaction moins irritée à son égard», a-t-elle dit. Selon elle, les troubles instrumentaux ne trahissent pas un problème au niveau intellectuel, mais au niveau de l’expression de son intelligence. Il faut donc déclarer plutôt les troubles puis agir avant que l’enfant ne soit enfermé dans une spirale d’échecs. Pour cela, il faut disposer des instruments permettant de déceler ces troubles, et être particulièrement vigilant, notamment au niveau du primaire. «C’est depuis que l’école est obligatoire que les différences entre les enfants sont apparues», a dit Mme Klees. «Il nous appartient de ne pas en faire des handicaps». M. Otte a parlé spécifiquement de l’expérience belge qui a consisté à créer des institutions spécialisées pour tous les types de troubles, subventionnées en majorité par l’État. «L’originalité des “Blés d’or” a été de concentrer en une même institution tout ce dont les enfants ont besoin, soit de joindre l’éducation et la santé publique dans deux programmes, l’un pédagogique et l’autre thérapeutique», a-t-il dit. Il faut souligner que c’est en 1970 que la Belgique a été dotée d’une loi reconnaissant ces problèmes ainsi que les institutions qui s’en occupent. Une loi encore inexistante au Liban.
Le Centre libanais d’éducation spécialisée (CLES), une association fondée par des Libanais du pays et d’outre-mer, s’est donné pour objectif de s’occuper des enfants souffrant de troubles d’apprentissage, «véritables enfants oubliés du Liban», comme le constate Carmen Chahine Dahdah, sa présidente. Un centre de guidance est prévu pour octobre et une école spécialisée,...