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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Education - Toubles d'apprentissage chez l'enfant Le premier congrès sur l'enseignement spécialisé recommande la création d'un comité national (photo)

L’intérêt porté de nos jours aux troubles d’apprentissage chez les enfants a fait l’objet d’un congrès organisé les 7 et 8 avril au bureau régional de l’Unesco. Il a été tenu par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et le Centre de recherche et de développement pédagogique (CRDP), sous le patronage du Premier ministre, M. Sélim Hoss. L’éducation spécialisée, l’importance de l’intervention précoce, la réinsertion, la nécessité d’un programme national clair et de nouvelles législations, autant de sujets abordés dans le cadre des interventions prononcées au cours de ces deux journées. Les recommandations du congrès, rendues à la séance de clôture hier, permettront, selon les conférenciers, d’élaborer une politique dans le domaine de l’éducation spécialisée. Elles découlent des remarques qui ont porté sur les points suivants : – Il faut que la responsabilité de l’enseignement de tous les enfants et adolescents, y compris ceux qui ont besoin d’une instruction spéciale, revienne au ministère de l’Éducation. Les ministères des Affaires sociales et de la Santé continueront à s’occuper des questions relevant de leur compétence. – Le système éducatif devrait suivre les consignes des accords internationaux afin de permettre à chacun de développer au maximum ses capacités, dans son milieu naturel. – Le système éducatif devrait reconnaître les aptitudes qu’acquiert chaque individu quelle que soit sa condition physique ou le handicap qui l’empêche de les exprimer de manière traditionnelle. – Le succès d’un nouveau système qui tienne compte des besoins spéciaux de certains élèves dépend de la solidarité de toutes les institutions étatiques et privées. À partir de ces remarques, les recommandations suivantes ont été formulées à l’intention de l’État : – Créer un comité de l’éducation spécialisée au sein duquel seront représentées les institutions et les personnes suivantes : les ministères de l’Éducation, des Affaires sociales et de la Santé, les ONG concernées, les grandes écoles privées et les spécialistes. – Ce comité aurait pour tâche de seconder le gouvernement dans la mise au point d’une politique et d’un plan de travail tenant compte des élèves à besoins spéciaux. Par ailleurs, M. Nemr Freiha, directeur du CRDP, qui représentait M. Mohammed Youssef Beydoun, ministre de la Culture et de l’Éducation, a assuré que «le ministère est prêt à coopérer avec les autres départements afin de s’occuper de la question de l’enseignement spécialisé». Il a ajouté : «Nous allons tenir compte de vos recommandations concernant la création d’un comité spécialisé», notant au passage la nécessité d’organiser des campagnes d’information. Plusieurs interventions avaient marqué la première journée du congrès. M. Victor Billeh, directeur du bureau régional de l’Unesco, a estimé que pour adopter une politique qui tienne compte des enfants en difficulté, l’éducation nationale doit progresser sur quatre plans : une planification précise, un personnel qualifié, de nouvelles matières et méthodes d’apprentissage, enfin, une plus grande sensibilisation de la société. Mme Neemat Kanaan et M. Nicolas Jammal, directeurs généraux respectivement du ministère des Affaires sociales et de celui de l’Éducation, ont présenté les programmes de ces deux départements en matière d’enseignement spécialisé. Il faut signaler la présence massive de représentants des différentes ONG dont certaines ont parlé de leur expérience, insistant sur l’intervention précoce et l’importance des traitements. Initiatives officielles Mme Kanaan a parlé du projet qui vise à assurer les droits des handicapés, pour enchaîner sur le problème de l’éducation spécialisée. «L’absence du rôle du ministère de l’Éducation dans ce domaine a porté les personnes ayant besoin de ce genre de services à s’adresser à nous», a-t-elle dit. «Nous nous sommes occupés de nombre de cas de handicapés, de personnes souffrant de troubles d’apprentissage ou même de surdoués et nous avons souvent collaboré avec les ONG». Quant à M. Jammal, il a évoqué l’organisme de conseil et d’orientation au sein de son ministère et l’expérience du secteur public, réussie selon lui. «Les professeurs ont continuellement besoin d’être guidés parce qu’ils œuvrent dans un domaine où tout n’est pas précis», a-t-il dit. «D’autre part, l’orientation des élèves se fait à travers les professeurs et les équipes spécialisées». Pour sa part, M. Nemr Freiha a expliqué que la notion d’enseignement spécialisé a été évoquée dans les nouveaux programmes à tous les niveaux de leur création. Mais il a fait remarquer que les articles concernant l’enseignement spécialisé manquent quelquefois de clarté et qu’aucun budget n’est prévu pour ce mode d’éducation. «Il faut adopter une politique claire concernant les élèves à besoins spéciaux. Doivent-ils faire partie des classes ordinaires et quels sont ceux d’entre eux qui peuvent le faire ?», a-t-il dit. Rôle de la société civile Un constat très sévère sur la façon dont le système scolaire règle la question de l’éducation spécialisée a été dressé par Mme Leila Dirani, directrice de l’Institut libanais d’éducateurs (ILE) de l’USJ. «Nous sommes d’accord sur le principe de l’éducation pour tous mais la réalité n’est pas conforme aux principes», a-t-elle noté. «La loi stipule toujours que les élèves doivent être sains de corps et d’esprit pour intégrer l’école». Mme Dirani a dénoncé le manque de spécialisation, notamment parmi les éducateurs des classes maternelles. Mais l’éducation spécialisée fait actuellement l’objet d’études et de considérations sérieuses, ainsi que le témoigne le rapport rédigé sur la question par Mmes Leila Dirani, Samar Moukalled (AUB) et Shirley McBride (Canada). Évoquant ce rapport, Mme Moukalled a parlé de la classification en trois catégories (selon la sévérité de leurs troubles ou handicaps) des enfants à besoins spéciaux et des types d’éducation (ainsi que le degré d’intégration dans une classe normale) dont chaque catégorie a besoin. Enfin, l’intérêt des Nations unies pour l’enseignement spécialisé a été évoqué par MM. Ali el-Zein et Ramzi Salamé qui ont évoqué la Charte des droits de l’enfant et le droit à l’éducation, ainsi que l’implication de plusieurs agences onusiennes dans cette lutte. M. Marwan Mansour a parlé du projet de l’ESCWA au Liban-Sud en vue d’éliminer les obstacles entravant l’intégration des handicapés dans les écoles. La première étape de ce projet a été la réhabilitation des écoles de Nabatiyeh du point de vue de l’architecture ainsi que dans la formation des cadres et l’organisation de conférences pour favoriser l’éveil.
L’intérêt porté de nos jours aux troubles d’apprentissage chez les enfants a fait l’objet d’un congrès organisé les 7 et 8 avril au bureau régional de l’Unesco. Il a été tenu par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et le Centre de recherche et de développement pédagogique (CRDP), sous le patronage du Premier ministre, M. Sélim Hoss....